Changer le modèle des études

Le modèle européen de sélection par le mérite est basé sur des études longues réservées à une élite. Ce modèle a fonctionné tout le long du XIXème et du XXème siècle. Il est préférable au système qu’il remplaçait, celui de l’aristocratie, où le mérite personnel ne comptait qu’exceptionnellement. Mais est il efficace pour autant ?

En premier lieu, il reste injuste : même si les jeunes élèves particulièrement doués et travailleurs né dans un milieu défavorisé peuvent y faire leur chemin, dans la majorité des cas, les jeunes issus des classes aisées sont surreprésentés dans les métiers exigeant un diplôme universitaire ou d’une grande école.

En second lieu, et c’est ce point qui est le moins mis en évidence, alors qu’il devrait crever les yeux, les élèves assez doués et travailleurs pour avoir obtenu un diplôme ne l’ont théoriquement qu’autour de 23 ans. Ils ont passé au moins dix ans à se préparer à un travail indéterminé, tout en se coupant de la majeure partie de la population, qui elle travaille réellement. En effet, les études sont restées dans leur quasi totalité des exercices théoriques, qui sélectionnent bien, mais qui préparent mal.

Si nos sociétés n’ont pas sombré dans le chaos, c’est bien que les élites, malgré leur impréparation, ont su grosso modo s’adapter. Mais au début du XXIème siècle, d’autres paramètres ont encore gauchi le système : d’une part le chômage a fortement augmenté, éloignant encore davantage les diplômés du début d’un travail. Les étudiants ne peuvent désormais espérer avoir un poste à responsabilité que vers 25-30 ans. D’autre part, particulièrement en France, les politiques ont poussé la majeure partie de la jeunesse vers des études longues, avec des matières générales théoriques obligatoires jusqu’à 18 ans. C’est désormais la majeure partie de la jeunesse qui se retrouve avec un diplôme, mais au chômage, entre 25 et 30 ans, à l’âge où elle devrait être la plus productive.

Ce système est une catastrophe qu’il faut révolutionner. L’école qui précède l’université doit être réservée aux apprentissages de base de la communication, (langues, calcul, initiation aux sciences humaines et physiques par des études locales) et à l’éducation civique, qui doit prendre une part importante pour souder la société autour des valeurs fondamentales de la républiques. Tous les enfants doivent ensuite  s’initier au travail, par des stages et de l’apprentissage, dés 14 ans et en parallèle, étudier les matières qui leurs semblent utile pour leur avenir. La part de travail productif dans leur vie doit évoluer peu à peu.

Mais inversement, tous les jeunes et tous les adultes doivent avoir la possibilité de faire gratuitement des études pour se réorienter durant toute leur vie. C’est la le vrai sens de l’université : une possibilité pour tous et à tout moment d’améliorer ses connaissances, un lieu où les professeurs s’adresseront à des élèves connaissant les réalités de la vie et du travail, mûrs et s’intéressant vraiment à la matière étudiée.

Le cursus de médecine pourrait être ainsi complètement modifié : on ne deviendrait médecin qu’après avoir exercé à mi-temps comme aide soignant, puis comme infirmier. On pourrait, toujours en n’exerçant qu’à temps partiel comme médecin, devenir un vrai spécialiste qu’après 30 ans. Les compétences techniques théoriques et pratiques seraient alors bien supérieures, mais les spécialistes ne seraient pas coupés des autres intervenants, comme ils le sont aujourd’hui. Cette révolution de l’éducation est nécessaire pour augmenter l’efficacité générale, mais elle permettrait aussi une meilleure compréhension entre les personnes, évitant cette faille énorme entre des professeurs n’ayant jamais quitté l’école et les ouvriers, par exemple.

Un revenu universel, pourquoi pas ?

L’idée du revenu universel est assez ancienne. Son financement ne constitue pas un problème aussi important qu’on le pense a priori : le revenu universel doit remplacer la plupart des autres allocations (chômage, vieillesse, maladie), et en simplifiant le traitement administratif, diminue les frais de gestion. Il faudra par contre que nombre d’employés de la sécurité sociale se reconvertissent… dans l’accompagnement des personnes en recherche d’emploi, par exemple. Il signifie que si des différences importantes peuvent exister dans les revenus des actifs, l’Etat ne fait pas de différence entre les retraités, les chômeurs, les personnes provisoirement ou définitivement en incapacité de travailler. C’est un système égalitariste, mais laissant toute sa place à la différenciation par le travail.

Mais il ne constitue pas, à lui seul un système social. Il faut repenser tout le fonctionnement, redéfinir les missions des collectivités, simplifier également le mode de fonctionnement privé, avec un système unique d’entreprise et de salariat (plus de travailleurs indépendants, mais des salariés de leur propre entreprise…).

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America first, les Français d’abord… sont des slogans fascistes.

America first : Donald Trump, en résumant sa politique ainsi, se place en contradiction avec la déclaration d’indépendance des Etats Unis d’Amérique : All men are created equals. Aucun droit républicain ne devrait s’appliquer seulement à des nationaux. Les valeurs fondamentales de la république sont destinées à tous les hommes et femmes. Et ceux qui s’opposent clairement à ces principes, en faisant une hiérarchie des nations, se placent dans les pas xénophobes et racistes de Mussolini et d’Hitler.

Peuples coupables ?

La France doit-elle faire des excuses pour l’esclavage et la colonisation auxquelles l’Etat français a eu plus que sa part, avec le code noir de Colbert, mais aussi avec le refus de la république d’accorder un statut de citoyens aux “indigènes”.  L’Allemagne se repent toujours du nazisme, les Etats Unis étouffent la culpabilité de l’extermination des indiens. La Russie ne devrait elle pas battre sa coulpe pour les pogroms et le goulag stalinien ? Poutine cherche plutôt à minorer ces “accidents” de l’histoire. Le nationalisme et le colonialisme en œuvre dans l’Israël d’aujourd’hui ne peuvent être justifiés par les camps de concentration nazis ou les pogroms staliniens.

Il faut se souvenir de ces crimes collectifs, dont étaient pleinement responsables ceux qui les avaient planifiés, justifiés, ordonnés, consacrés dans la loi, mais aussi tous ceux qui les avaient rendu possible par leur passivité, en les minorant, les niant, pour pouvoir dormir la nuit. Mais les nations ne sont pas des individus. Leur histoire personnalisée n’est qu’un mythe. L’humanité n’a qu’une seule histoire commune.  Un regard sur le passé qui considère des peuples anciens comme encore vivants est toujours partial.

Les hommes sont tous responsables, à un degré plus ou moins important, des crimes qui se passent durant leur vie (et il y en a assez pour remplir notre conscience). Nous devons tous nous blâmer pour la Syrie écrasée sous les bombes. Mais aucun humain né après 1945 n’a à se sentir coupable pour le nazisme ou l’esclavage. Par contre, si nous refusons d’étudier l’histoire, si nous l’enjolivons, nous favorisons un retour des horreurs. Louis XIV, c’était Versailles, la conservation des Eaux et Forêts, mais c’était surtout le code noir,, la guerre, la famine, les nobles qui ruinaient la province pour engraisser la cour, la corruption organisée des fermiers généraux, les artistes soumis au pouvoir.  Tirons en objectivement des leçons pour mieux maintenir la liberté, l’égalité et la fraternité, n’en retirons pas une culpabilité ou une justification mensongère.

 

Pervers Noël

Le père Noël est une invention publicitaire destinée à pousser nos chérubins. Son habillage en légende poétique est un leurre.

En premier lieu, ce mythe récent (un peu plus d’un siècle) dérive de mythes chrétiens (saint nicolas, sauveur des enfants), mais détourne complètement le sens religieux de la fête de Noël.

Noël, c’est l’anniversaire de la naissance de Jésus, qui naît réfugié dans une étable, qui recevra des cadeaux des rois mages, représentant la reconnaissance universelle du caractère divin de ce petit enfant. Qu’on soit chrétien, ou non le message d’un dieu devenant un fragile bébé, né au milieu des pauvres, reconnu par des bergers puis par quelques privilégiés, est un message d’espoir, de paix et de partage. Pic de Mirandole disait qu’il fallait voir Dieu non pas comme un vieux roi barbu tout puissant, mais comme un bébé, fragile, qu’il faut protéger…

En écho à ce message, il est normal d’offrir des cadeaux aux enfants et d’en échanger avec ceux qu’on aime, voire même ceux qu’on ne connait pas. Noël est heureusement le moment privilégié des dons caritatifs. Ces cadeaux sont le symbole de l’amour. Ils ont la valeur du travail réalisé pour les acheter.

Quand un enfant reçoit à Noël de très nombreux cadeaux de la part d’un héros mythique extérieur, et non pas de ses parents ou de ses amis, il ne partage pas l’amour de ses parents, il apprend juste à recevoir miraculeusement, sans comprendre qu’il s’agit d’un don, parfois d’un sacrifice, de la part de ceux qui l’aiment. Quand il apprend que le père Noël n’existe pas, il prend conscience de la capacité de ses parents et de toute la société à mentir sur ce qui est encore pour lui le plus important.

Mais le pire est sans doute atteint lorsque de braves professeurs des écoles demandent aux enfants de faire une liste de commandes au père Noël. Pauvres ou riches, ils dressent un inventaire parfois fantastique, mais souvent trivial, basé sur les catalogues de jouets des supermarchés dont ils découpent les images. Seuls les enfants des familles aisées recevront une partie de cette liste. Les pauvres comprendront qu’ils le sont et auront une expérience de l’injustice sociale. L’éducation nationale n’apprend pas aux enfants le mythe chrétien, ce qui peut se comprendre par souci de laïcité, mais utilise Noël, pour apprendre que ce qu’on désire le plus se “commande” et qu’un héros mythique réglera tous les problèmes de production et d’acheminement.

Bref, le père Noël sape les valeurs de la famille, du travail, du partage, de l’enfant -Dieu, pour promouvoir le mensonge, l’inégalité sociale, les jeux d’argent (qui succéderont au mythe de la liste magique) et surtout la consommation à outrance, au delà des possibilités des familles défavorisées.

Conservatisme et négationnisme

A l’heure où les français conservateurs choisissent leur candidat, quand les américains ont déjà choisi le pire des présidents pour éviter tout changement, il faut faire tomber le voile que les gens de droite se posent volontairement devant les yeux.

Parmi les électeurs conservateurs, majoritaires dans la plupart des pays, on trouve des personnes peu cultivées, en détresse morale ou matérielle ; mais on trouve aussi des cadres dynamiques, des entrepreneurs, des retraités aisés, des employés et des fonctionnaires. Ce qui les rapproche, c’est leur négationnisme.

Les plus réactionnaires nient les causes fondamentales de la deuxième guerre mondiale et de la prochaine : ils soutiennent les politiciens populistes qui attisent la xénophobie pour prendre le pouvoir ; ces sauveurs une fois élus provoquent des massacres pour entraîner tout un peuple dans leur folle politique. La haine  et la violence concentrent les énergies des fanatiques, mais crée aussi une économie de guerre générant de l’emploi provisoire pour tous et des profits fabuleux pour les plus malins.

La plupart des conservateurs nient les analyses écologiques et démographiques qui montrent la nécessité absolue d’une réorganisation planétaire de nos sociétés : il faut d’urgence abandonner la course au transport individuel, protéger les sols et les forêts d’une agriculture destructrice de diversité et d’emplois , abandonner les énergies polluantes et dangereuses. Chaque adulte des pays riches, qui a organisé sa vie sur ses voitures, sa maison individuelle, qui mange de la viande deux fois par jour refuse de changer son mode de vie. Mais ce mode de vie n’est pas transposable aux sept milliards d’individus de la planète. Minimiser les alertes des scientifiques permet de maintenir l’injustice.

Le plus grand mensonge que tous les conservateurs se font à eux mêmes c’est de refuser de changer leurs habitudes pour faire de la place aux autres. Nions les problèmes, affirmons l’absence de solution, dénigrons la solidarité et proclamons nous “réalistes”, alors que nous ne sommes que profondément égoïstes.

La France est un mythe

Les rois avaient des sujets qu’ils gouvernaient par la force, mais surtout en entretenant le mythe du droit divin. Ce serait Dieu qui choisirait son élu parmi les fils des élus précédents. Le roi reçoit l’onction de l’évêque, Napoléon reçoit celle du Pape et tout est justifié : des impôts pour des dépenses personnelles, des guerres d’orgueil tuant des millions de personnes.

Le royaume, regroupant des sujets sous les même lois, la même monnaie et le plus souvent, une seule langue devient lui-même un mythe. Les soldats d’un autre royaume sont les ennemis qui viennent violer nos femmes.

La révolution française a utilisé ce mythe pour favoriser un mouvement de résistance aux troupes des autres royaumes et des des nobles émigrés qui souhaitaient mater la révolte. Le anciens sujets du roi de France se sont battus contre leurs anciens maîtres, car ils étaient alliés à “l’étranger”, plus peut être que pour défendre une révolution qu’ils ne comprenaient pas encore. La nation est devenue un nouveau mythe.

Ce mythe a été renforcé, justifié par des historiens, comme Michelet. Des déformations importantes de l’histoire ont été effectuées : les francs sont devenus des “pré-français”, Charlemagne le prédécesseur des rois de France et de Napoléon comme des héros français, etc.

Après la défaite de 1870, tous les instituteurs de la troisième république ont appris aux petits français, que la FRANCE existait depuis les Gaulois, que dans les pas de Clovis, Jeanne d’Arc, il fallait reconquérir l’Alsace et la Lorraine. C’est au prix du sang de toute une génération que l’honneur français a été lavé. Des mythes équivalents ont permis à Hitler de prendre le pouvoir, et d’entraîner le monde entier dans un massacre. Après 1945, en France, l’image de De Gaulle, “sauveur de la France éternelle”, a été semblablement façonnée.

Aujourd’hui, des candidats, à une présidence qui rappelle malheureusement une “élection royale”, veulent explicitement manipuler le peuple en renforçant ce mythe.

Ne soyons plus des marionnettes, montrons nous libres, fraternels, universellement égaux en droit.

Laïcité universelle

Les religions unissent leurs fidèles autour d’un dogme et d’une foi,  sous la responsabilité de prêtres. Les laïcs sont ceux qui n’ont pas cette responsabilité. Dans de nombreuses sociétés, les prêtres assumaient aussi des responsabilités sociales importantes, au premier rang desquelles l’éducation des enfants. Ils détenaient le savoir, mais aussi le pouvoir économique ou politique. Ce dernier pouvoir ne leur était généralement disputé que par les guerriers, ceux ci prenant et gardant le pouvoir par la force et le transmettant héréditairement sous forme de monarchie. Les rois guerriers n’ont jamais éliminé les prêtres mais se sont souvent appuyés sur eux.

Les guerres ont le plus souvent été causées par des rivalités entre monarchies ou religions. Le nationalisme, depuis le XIXème siècle en est un avatar : le sentiment national se nourrit d’une histoire monarchique et religieuse, plus encore que d’une communauté linguistique.

La démocratie a ramené les guerriers et les prêtres à l’arrière-plan politique. Mais les guerres civiles ou nationales se nourrissent toujours des ambitions des guerriers et de l’intolérance religieuse.

Si l’intolérance religieuse revient en force, particulièrement chez les pauvres, c’est que les injustices n’ont jamais été si fortes.  Les différences de réussite économique entre les nations et au sein de ces nations sont extrêmes. Les perdants du système, s’ils se reconnaissent comme issus de peuples opprimés, anciennement colonisés ou mis en esclavage, dissolvent leur misère personnelle dans une humiliation communautaire plus ou moins fondée.

Le sentiment d’injustice trouve un exutoire facile que dans des propositions mêlant le spirituel et le guerrier, l’action immédiate et la récompense des martyres. Le sentiment d’appartenance fraternelle à une communauté opprimée contrebalance la haine de ceux qui semblent avoir réussi : au choix les américains, les chrétiens, les européens ou les juifs.

Le seul moyen d’annihiler ces forces terroristes est de refonder une société juste  dont les valeurs universelles ne permettent plus de fonder de telles haines. Cette société doit s’affranchir des dogmes religieux comme des sentiments nationalistes qui ne seraient pas compatibles avec ces valeurs universelles.

Toutes les religions pourront se perpétuer dans cette nouvelle république si et seulement si elles en respectent absolument les valeurs fondamentales. On doit interdire de prêcher la haine, l’inégalité entre des hommes ou des femmes ou d’appeler à la violence. Aucune religion ne devra être privilégiée et toutes les anciennes nations, avec leur cortège de haines rassies devront être dissoutes.

Total-liberalisme

Parmi les grands principes révolutionnaires, la seule valeur qui secoue encore les esprits de façon à déclencher une révolte est la liberté. Cette valeur est la seule qui fonde l’économie hypercapitaliste : chacun est libre de devenir riche, grâce à son travail ou sa chance, qu’importe ce qui arrive aux perdants. L’accès à la connaissance est ouvert à tous, grâce à internet ou aux bibliothèques, mais en l’absence de fraternité, d’égalité, de partage, il débouche sur un désert spirituel.

L’injustice de ce système n’échappe à personne et justifie de nouveaux totalitarismes : autrefois le communisme, aujourd’hui l’islamisme. Ces totalitarismes s’exercent sous forme minoritaire ou marginale : le terrorisme ou une dictature dans un petit pays. Les grandes dictatures, la Chine et la Russie, ont abandonné le modèle communiste et participent plus ou moins du modèle libéral, en donnant plus de liberté individuelle mais en jugulant les mouvements d’opposition politique.

Il faut dans le monde entier appeler à refonder nos systèmes politiques sur l’équilibre entre la liberté, l’égalité et la solidarité.

 

Psychanalyse révolutionnaire

La révolution de 1789 aurait pu libérer l’humanité du joug des tyrans. Mais les révolutionnaires ont limité inconsciemment leurs ambitions. Ils ont d’abord voulu conserver le roi, en contrôlant ses pouvoirs par une constitution. C’était le père de ses sujets. Les signes de révérence au roi, qu’on trouve dans tous les écrits, ne traduisent pas que la peur de la censure ou de la répression ; ils expriment un véritable amour filial. Tous les révolutionnaires avaient été élevés comme leurs pères, dans l’idée que le roi était bon et que les problèmes venaient de ses mauvais ministres, de l’influence de sa femme, souvent une étrangère, ou de ses maîtresses, forcément perverses. Les anciens sujets se sont affranchis de l’autorité royale, pour devenir un “peuple libre”, mais toujours respectueux de l’image paternelle.

Pour gagner encore de la liberté, et surtout par peur d’une conspiration d’émigrés joints aux princes d’Europe, les révolutionnaires ont décidé de tuer le roi. Mais on n’a pu tuer le père qu’en créant une mère imaginaire : la patrie, la nation, la France. Cette nouvelle figure tutélaire a remplacé celle du roi pour rassurer le peuple, et fédérer ses énergies contre l’ennemi. C’est à la fois le meurtre du roi-père et la peur de la guerre, qui ont substitué l’image de la France à protéger des étrangers à la vision de l’humanité à délivrer des tyrans.

 

une révolution tranquille pour une république universelle