Les rois avaient des sujets qu’ils gouvernaient par la force, mais surtout en entretenant le mythe du droit divin. Ce serait Dieu qui choisirait son élu parmi les fils des élus précédents. Le roi reçoit l’onction de l’évêque, Napoléon reçoit celle du Pape et tout est justifié : des impôts pour des dépenses personnelles, des guerres d’orgueil tuant des millions de personnes.
Le royaume, regroupant des sujets sous les même lois, la même monnaie et le plus souvent, une seule langue devient lui-même un mythe. Les soldats d’un autre royaume sont les ennemis qui viennent violer nos femmes.
La révolution française a utilisé ce mythe pour favoriser un mouvement de résistance aux troupes des autres royaumes et des des nobles émigrés qui souhaitaient mater la révolte. Le anciens sujets du roi de France se sont battus contre leurs anciens maîtres, car ils étaient alliés à « l’étranger », plus peut être que pour défendre une révolution qu’ils ne comprenaient pas encore. La nation est devenue un nouveau mythe.
Ce mythe a été renforcé, justifié par des historiens, comme Michelet. Des déformations importantes de l’histoire ont été effectuées : les francs sont devenus des « pré-français », Charlemagne le prédécesseur des rois de France et de Napoléon comme des héros français, etc.
Après la défaite de 1870, tous les instituteurs de la troisième république ont appris aux petits français, que la FRANCE existait depuis les Gaulois, que dans les pas de Clovis, Jeanne d’Arc, il fallait reconquérir l’Alsace et la Lorraine. C’est au prix du sang de toute une génération que l’honneur français a été lavé. Des mythes équivalents ont permis à Hitler de prendre le pouvoir, et d’entraîner le monde entier dans un massacre. Après 1945, en France, l’image de De Gaulle, « sauveur de la France éternelle », a été semblablement façonnée.
Aujourd’hui, des candidats, à une présidence qui rappelle malheureusement une « élection royale », veulent explicitement manipuler le peuple en renforçant ce mythe.
Ne soyons plus des marionnettes, montrons nous libres, fraternels, universellement égaux en droit.