Archives de catégorie : Réactions à l’actualité

Conservatisme et négationnisme

A l’heure où les français conservateurs choisissent leur candidat, quand les américains ont déjà choisi le pire des présidents pour éviter tout changement, il faut faire tomber le voile que les gens de droite se posent volontairement devant les yeux.

Parmi les électeurs conservateurs, majoritaires dans la plupart des pays, on trouve des personnes peu cultivées, en détresse morale ou matérielle ; mais on trouve aussi des cadres dynamiques, des entrepreneurs, des retraités aisés, des employés et des fonctionnaires. Ce qui les rapproche, c’est leur négationnisme.

Les plus réactionnaires nient les causes fondamentales de la deuxième guerre mondiale et de la prochaine : ils soutiennent les politiciens populistes qui attisent la xénophobie pour prendre le pouvoir ; ces sauveurs une fois élus provoquent des massacres pour entraîner tout un peuple dans leur folle politique. La haine  et la violence concentrent les énergies des fanatiques, mais crée aussi une économie de guerre générant de l’emploi provisoire pour tous et des profits fabuleux pour les plus malins.

La plupart des conservateurs nient les analyses écologiques et démographiques qui montrent la nécessité absolue d’une réorganisation planétaire de nos sociétés : il faut d’urgence abandonner la course au transport individuel, protéger les sols et les forêts d’une agriculture destructrice de diversité et d’emplois , abandonner les énergies polluantes et dangereuses. Chaque adulte des pays riches, qui a organisé sa vie sur ses voitures, sa maison individuelle, qui mange de la viande deux fois par jour refuse de changer son mode de vie. Mais ce mode de vie n’est pas transposable aux sept milliards d’individus de la planète. Minimiser les alertes des scientifiques permet de maintenir l’injustice.

Le plus grand mensonge que tous les conservateurs se font à eux mêmes c’est de refuser de changer leurs habitudes pour faire de la place aux autres. Nions les problèmes, affirmons l’absence de solution, dénigrons la solidarité et proclamons nous « réalistes », alors que nous ne sommes que profondément égoïstes.

La France est un mythe

Les rois avaient des sujets qu’ils gouvernaient par la force, mais surtout en entretenant le mythe du droit divin. Ce serait Dieu qui choisirait son élu parmi les fils des élus précédents. Le roi reçoit l’onction de l’évêque, Napoléon reçoit celle du Pape et tout est justifié : des impôts pour des dépenses personnelles, des guerres d’orgueil tuant des millions de personnes.

Le royaume, regroupant des sujets sous les même lois, la même monnaie et le plus souvent, une seule langue devient lui-même un mythe. Les soldats d’un autre royaume sont les ennemis qui viennent violer nos femmes.

La révolution française a utilisé ce mythe pour favoriser un mouvement de résistance aux troupes des autres royaumes et des des nobles émigrés qui souhaitaient mater la révolte. Le anciens sujets du roi de France se sont battus contre leurs anciens maîtres, car ils étaient alliés à « l’étranger », plus peut être que pour défendre une révolution qu’ils ne comprenaient pas encore. La nation est devenue un nouveau mythe.

Ce mythe a été renforcé, justifié par des historiens, comme Michelet. Des déformations importantes de l’histoire ont été effectuées : les francs sont devenus des « pré-français », Charlemagne le prédécesseur des rois de France et de Napoléon comme des héros français, etc.

Après la défaite de 1870, tous les instituteurs de la troisième république ont appris aux petits français, que la FRANCE existait depuis les Gaulois, que dans les pas de Clovis, Jeanne d’Arc, il fallait reconquérir l’Alsace et la Lorraine. C’est au prix du sang de toute une génération que l’honneur français a été lavé. Des mythes équivalents ont permis à Hitler de prendre le pouvoir, et d’entraîner le monde entier dans un massacre. Après 1945, en France, l’image de De Gaulle, « sauveur de la France éternelle », a été semblablement façonnée.

Aujourd’hui, des candidats, à une présidence qui rappelle malheureusement une « élection royale », veulent explicitement manipuler le peuple en renforçant ce mythe.

Ne soyons plus des marionnettes, montrons nous libres, fraternels, universellement égaux en droit.

Total-liberalisme

Parmi les grands principes révolutionnaires, la seule valeur qui secoue encore les esprits de façon à déclencher une révolte est la liberté. Cette valeur est la seule qui fonde l’économie hypercapitaliste : chacun est libre de devenir riche, grâce à son travail ou sa chance, qu’importe ce qui arrive aux perdants. L’accès à la connaissance est ouvert à tous, grâce à internet ou aux bibliothèques, mais en l’absence de fraternité, d’égalité, de partage, il débouche sur un désert spirituel.

L’injustice de ce système n’échappe à personne et justifie de nouveaux totalitarismes : autrefois le communisme, aujourd’hui l’islamisme. Ces totalitarismes s’exercent sous forme minoritaire ou marginale : le terrorisme ou une dictature dans un petit pays. Les grandes dictatures, la Chine et la Russie, ont abandonné le modèle communiste et participent plus ou moins du modèle libéral, en donnant plus de liberté individuelle mais en jugulant les mouvements d’opposition politique.

Il faut dans le monde entier appeler à refonder nos systèmes politiques sur l’équilibre entre la liberté, l’égalité et la solidarité.

 

si vous voulez vraiment simplifier les règles du travail…

Et bien, il faut refaire une constitution et des lois universelles, comme décrit dans mon projet. IL ne faut surtout pas laisser croire que de laisser chaque entreprise faire sa loi en menaçant les travailleurs du chômage sera une simplification, bien au contraire, il n’y aura plus de code de travail mais une collection infinie de règlements intérieurs plus injustes les uns que les autres.

Mais, sans aller jusque là, on pourrait reprendre des règles communes pour tous :

  • tout le monde est salarié  ; les créateurs d’entreprise seront salariés de leur propre entreprise ; pas d’autre revenu que le salaire.
  • des salaires plafonnés de 1 (salaire minimum) à 10
  • un temps de travail de base commun à tous, avec 10h maximum par jour, pas plus de 6 jours d’affilée, des journées de 8h en moyenne, 200 jours de travail par an pour un temps plein
  • le travail du samedi majoré de 50%, le travail du dimanche majoré de 100%
  • le temps partiel toujours possible, avec un salaire au prorata
  • des contrats de travail précisant les conditions particulières du poste, notamment les périodes de congé obligatoire, mais toujours à durée indéterminée
  • des entretiens annuels réellement contractuels et transparents, négociés entre pairs, sans conditions indignes
  • un licenciement économique possible, mais avec un an de salaire d’indemnités
  • pas d’allocation chomage, mais un revenu minimum fixe assuré par la collectivité à tous ceux qui ne travaillent pas, quelles que soient leurs raisons.
  • pas de revenu autre que celui du travail ou de la solidarité.
  • Pour en savoir plus, mon livre : une révolution tranquille pour une révolution universelle

Le contre-sens de l’accueil

Lors des premières vagues de réfugiés, nous étions très peu à appeler à ouvrir nos frontières pour accueillir ceux qui ne pouvaient plus vivre normalement, en famille, en Syrie, au Soudan ou ailleurs. En Europe, et particulièrement en France, la place physique ne manque pas. Il existe quantité de maisons vides, publiques ou privées, qui pourraient être réquisitionnées. De nombreuses familles seraient prêtes à accueillir provisoirement des personnes seules, à condition d’être intelligemment sollicitées.

Mais c’est la peur et la haine qui se sont exprimées. Des raisonnements simplistes ont fait flores, au premier rang desquels celui-ci  : « nous avons déjà trop de chômeurs, les réfugiés ne trouveront pas de travail ». Il est assez facile de démonter cet argument : notre économie européenne est avant tout basée sur les services : il ne s’agit pas d’engager des gens pour produire des biens à exporter, mais d’embaucher des personnes pour leur faire produire des services pour leurs voisins. Dans une société de services, plus on est nombreux, plus il y a de travail. C’est ainsi que si le nombre de chômeurs a augmenté, le nombre de salariés a également augmenté ces 20 dernières années. L’afflux de dizaines de milliers de personnes, qui pourraient être prêtes à travailler après quelques mois d’adaptation créerait proportionnellement autant d’emplois.

Même les groupes de pensée qui utilisent le mot « solidarité » à tout propos restent réservés dans la gestion de l’accueil des réfugiés : le parti socialiste, et même les autres partis de gauche, l’Eglise catholique, une bonne partie du mouvement associatif.  Jeunes étudiants ou chômeurs, anxieux pour leur propre avenir, retraités, dépensant leurs forces restantes dans le bénévolat, tous sont frileux, désabusés. Nous n’arrivons qu’avec peine à gérer nos problèmes, pourquoi s’occuper de ceux des autres ? Mais c’est justement en se montrant réellement solidaires, accueillants, fraternels, que nous pourrions changer la détresse en espoir, au lieu de cultiver la haine.

Il faudrait voir cette crise comme une opportunité de redéfinir un havre de paix et de solidarité dans une Europe démocratique et sociale, de lancer de grandes initiatives sur le développement solidaire et écologique, qui a besoin de bien plus de bras que la désindustrialisation ultralibérale. Mais nos politiques préfèrent laisser rancir les cerveaux dans la peur.

L’impuissance des nations

Les nations discutent en ce mois de décembre 2015 du changement climatique. Elles vont parvenir à un accord, qui ne changera que peu de choses. Les multinationales continueront à prospérer, sans contrainte forte : les états qui tenteront d’en imposer verront ces grandes entreprises menacer de s’exiler (encore un peu plus) pour des pays moins exigeants.

Le souverainisme, que plébiscitent les populations majoritairement xénophobes, poussera les politiques à ne pas accepter de contraintes des autres : les riches, les pauvres, les rouges, les jaunes, les noirs, les boches… au choix des populistes.

Seule des modifications profondes du fonctionnement des états, une véritable révolution, permettra de créer une république universelle capable de prendre des décisions efficaces : transports en commun obligatoires en ville, maisons mal isolées reconstruites, tarifs des carburants fossiles surtaxés, avec en parallèle, une solidarité forte qui évite que ces mesures ne frappent les plus fragiles.

Effet Haine

L’extrême droite française s’appuie sur la peur issue des derniers attentats terroristes. Le front national redouble sa présence dans les media, sur les marchés, pour plaider la fermeture des frontières, la lutte impitoyable contre tous ceux qui ressembleraient à des terroristes.

La tactique millénaire du terrorisme fonctionne trop bien : les attentats, ciblés ou aveugles, engendrent la colère, la peur, la haine. Ils favorisent, dans la majorité, le recours à des politiques plus autoritaires. Même la gauche française au pouvoir choisit de diminuer les droits individuels pour lutter plus efficacement contre les terroristes.  Cette efficacité est illusoire : si cela gêne temporairement les terroristes, cela crée forcément des injustices. Tous les musulmans innocents qui seront arrêtés, poursuivis, insultés, mis à l’écart se sentiront victimes d’injustice. Parmi eux, certains seront des proies pour les prosélytes extrémistes et quelques uns deviendront eux-mêmes terroristes, compensant les terroristes arrêtés grâce aux mesures sécuritaires. Evidemment, le front national, s’appuyant sur la peur et la haine, montera encore dans les sondages.

La seule réponse consiste, non pas à « conserver nos valeurs démocratiques », celles ci sont trop altérées dans nos lois, nos divisions en états, mais à refonder une société plus juste encore, plus libre, plus équitable plus solidaire. Le terrorisme n’aura alors plus de prise sur les esprits.

La réforme est impossible…

La réforme est impossible, non pas seulement parce que la majorité est toujours frileuse et conservatrice, que les privilégiés ont peur de perdre des avantages et que les intellectuels aiment critiquer sans s’engager vraiment, mais parce que l’organisation politique entre les nations et à l’intérieur des états est inextricable : les textes légaux sont trop nombreux, obscurs, conjoncturels, contradictoires.

La révolte guette ceux qui n’en peuvent plus. Dés que le sentiment d’injustice est trop fort, elle gronde puis se déchaîne. Mais pour quel résultat ? Depuis la mort de l’idéal communiste, aucun idéal ne sous-tend les printemps arabes, ni les échauffourées de banlieue, ni les pierres et les couteaux de Palestine. Au delà de la revendication élémentaire de liberté, aucun système politique alternatif n’est proposé qui permettrait la justice. La liberation d’un dictateur renversé ne débouche que dans l’aliénation d’un système réactionnaire.

Le terrorisme, arme des faibles, des minorités, est abominable, parce qu’il frappe aveuglément des innocents, qu’il ne peut restaurer une société plus juste en étant plus injuste que l’oppression du système en place.

La révolution tranquille seule est souhaitable. Elle sera fertile si elle s’appuie sur de nouvelles propositions politiques, qui tourne le dos aux erreurs de la dictature, du nationalisme, de la domination des sociétés hypercapitalistes sur les états démocratiques. Elle devra être pacifique, absolument non violente pour aboutir. Elle prendra du temps.

Le sport, nouvel opium du peuple…

Faire du sport, c’est bien, c’est même indispensable à une vie équilibrée. Gagner sa vie avec le sport, quant il s’agit d’entraîner d’autres personnes, notamment des enfants, c’est louable.

Mais gagner des millions dans un jeu, non pas parce que des personnes sont prêtes à payer des millions pour vous voir jouer, mais parce que des patrons de clubs de sports commerciaux sont prêts à payer des millions pour en gagner d’avantage, avec des recettes publicitaires, prises sur le surcoût de la vie des consommateurs, et des subventions, prises sur les impots des contribuables, c’est une injustice qu’il faut combattre.

999,99 €

Les publicitaires méprisent les consommateurs, comme les prix se terminant par 9 le démontrent aisément. Comment supportez-vous encore de regarder, d’écouter, de vous laisser envelopper par les publicités ?

Vos divertissements sont payés par la publicité, c’est à dire par votre propre abrutissement. La publicité paye des sportifs, des artistes, des humoristes, pour vous divertir, au sens pascalien du terme : pour vous empêcher de réfléchir au sens de votre vie, pour vous empêcher d’envisager même de changer le monde. Le seul rêve autorisé par ce divertissement est celui de l’argent facile. Tout le reste est détruit par l’hypocrisie des émotions, ou la dérision, pour ceux qui voient les ficelles du manipulateur…

Payons au juste prix nos spectacles, soit par un abonnement, un ticket ou nos impôts, mais surtout pas en se laissant envahir par ces vampires que sont les publicités qui sucent le sang de notre intelligence et de notre liberté.