L’union des nations ne peut garantir la paix

Woodrow Wilson avait lancé l’idée de la société des nations pour garantir la paix. Après la première guerre mondiale, causée par l’impérialisme et déclenchée, animée par les nationalismes, chaque individu éclairé pensait qu’on pourrait mettre tout le monde d’accord pour garantir la paix…

Mais l’idée même d’une « société des nations », où chaque nation serait considérée comme un individu avec des droits et des devoirs a causé la faillite du système. L’organisation des nations unies, fondées sur les mêmes principes, s’est révélée aussi inefficace pour arrêter la guerre, pour empêcher les génocides ou, plus récemment, pour lutter contre le changement climatique, alors que la majorité des nations affirmait son accord pour la paix, le respect des droits de l’homme et la préservation de la nature.

En effet, parmi les principes, il y a l’autodétermination des peuples, le principes de peuples différents, responsables, avec une liberté individuelle, cette liberté devant être régulée par les lois acceptée au sein de l’union des nations. Or du fait de ces principes mêmes :

  • au sein d’un état, les dictatures ou les pseudo démocraties peuvent maintenir des lois inégalitaires vis à vis des femmes, de certaintes religions et jusqu’à persécuter des minorités.
  • les frontières tracées entre deux états sont toujours « mal dessinées ». Elles ne conviennent à aucun des deux voisins. Une partie des habitants, de l’autre côté de la frontière, parle la même langue, a la même coutume. Chacun des deux pays voisins se croit le droit « naturel » d’aller envahir le voisin pour « libérer » ses cousin.
  • Chaque état qui se sent « menacé » par un autre, se croit le droit de s’armer contre lui, puis de s’attaquer à lui pour se défendre… L’autorité des nations unies, des autres pays, a toujours moins de valeur, pour juger de la légitimité d’une telle position, que la conviction forte d’un état. Comme si les décisions d’un autocrate, augmentées par la propagande, devenaient la « conscience » d’un état-individu. Au début de la première guerre mondiale, chaque pays est entré en guerre pour se « défendre d’une lâche agression. »
  • Si tous les représentants de touts les pays reconnaissent aujourd’hui l’urgence de changer la politique économique pour sauvegarder l’équilibre écologique de la planète, chaque pays, pris « individuellement » trouve de bonnes raisons pour continuer son « développement« . Pour les pays d’Afrique ou d’Asie, ce sont les autres qui étaient à la source historique des pollutions industrielles, à notre tour de développer notre industrie, à ceux qui ont créé le problème de le résoudre. Pour les pays riches, c’est aux autres pays de diminuer leur démographie galopante qui augmente proportionnellement tous les problèmes (déforestation, pollutions..).

Mais les nations, vues comme des individus différents, autonomes et responsables, ne sont qu’une vue des esprits faibles. L’espèce humaine, dans son ensemble historique et géographique a une responsabilité globale sur la dégradation écologique de la planète et sur la permanence des guerres, des inégalités, des oppressions. Les électeurs d’une démocratie sont responsables, au moment du vote, de l’arrivée au pouvoir d’un dictateur. Mais leurs descendants ne sont pas coupables des crimes des armées de la dictature. Les habitants d’une nation riche ne sont pas responsables des inégalités mondiales ; les habitatns d’un pays pauvre n’ont pas à avoir honte de leurs manque d’infrastructure, d’éducation, de richesse économique, fruit de l’histoire et de la géographie.

Chaque individu est responsable à son échelle, du malheur et du bonheur de ses proches. En changeant son attitude, il peut contribuer à un effet plus large. Mais s’il faut incriminer les lâches, les imbéciles, les ambitieux égoïstes qui détruisent tout sur leur passage, il faut savor que de tels comportements existent dans tous les pays, et ont existé de tout temps. S’il faut glorifier le courage, l’intelligence, la solidarité, c’est dans toutes les contrées qu’on peut avoir la rare occasion de le faire.

Les nations sont des distinctions absurdes et néfastes si les lois fondamentales sont différentes d’un pays à l’autre, si une nation a le droit d’en attaquer une autre.

L’égoïsme, la peur et la paresse intellectuelle votent la haine

Pourquoi un tiers de citoyens français et une proportion similaire de citoyens dans le monde entier choisissent-ils de voter pour les nationalistes ? Est- ce l’échec de l’éducation ? N’a-t-on pas appris à ces anciens enfants que deux guerres mondiales ont été déclenchées par des nationalistes ? Les actualités ne montrent-elles pas tous les jours que se protéger du terrorisme, de la concurrence étrangère par la violence et l’exclusion renforcent ce même terrorisme et l’aggressivité générale des relations ? Ne comprennent ils pas que la xénophobie ne résout rien aux problèmes du monde ?

Non, ceux qui votent pour un parti nationaliste ne sont pas forcément haineux et ne sont pas nécessairement idiots. Mais trop peu de gens réfléchissent vraiment avant d’agir. Même lorsque l’acte est solemnisé par les lieux de vote, le bulletin jeté dans l’urne est une bouteille à la mer, pas une participation humble mais consciente à la décision collective.

Beaucoup ont peur de leurs voisins, de ceux qui ne leur ressemblent pas, des autres religions, des autres coutumes. Ceux qui ont un certain confort, une maison, un métier, ont peur de le perdre. Si cette peur n’est pas diminuée par la raison, elle rend celui qui la ressent extrèmement sensible aux arguments d’une force sensée être rassurante : le président en place, ou celui qui veut le remplacer mais qui promet de remettre plus d’ordre encore.

L’égoïsme est lié à cette peur : on a peur pour son foyer et on refuse d’ouvrir sa porte aux étrangers, de faire des efforts pour d’autres moins favorisés. Ces sentiments sont si naturels : je me sens mal, je me replie sur moi même et ma très petite communauté, j’attends d’un vrai chef, qu’il me sauve comme un père, de ma nation qu’elle me protège comme une mère. Je ne veux plus raisonner : c’est tellement compliqué d’essayer de tout comprendre au monde : le climat change ? le coût carbone ? le conflit judeo palestinien ? Ce serait tellement simple si on pouvait s’en isoler…

Les nationalistes exploitent ces sentiments en les justifiant par tous les mensonges possibles, que les malheureux ont tellement envie de croire.

Pour combattre ces sentiments, il faut redonner une vrai foi politique, fondée sur un socle solide.

Bien sûr, le communisme a mené à la dictature, comme l’avait fait le capitalisme avant lui, mais faut il renoncer pour autant à organiser et imposer une solidarité entre les êtres humains qui partagent le même espace ?

Bien sûr, la liberté individuelle peut mener au meurtre, au viol, mais doit on mettre des chaînes à chacun pour prévenir les crimes ?

Bien sûr, les ultra riches dominent toujours nos sociétés, mais faut il accepter d’en être les esclaves, plutôt que de chercher à ramener les différences de revenu à des niveaux liés au travail vraiment produit ? Si la justice sociale ou criminelle est longue à venir, faut il y renoncer pour autant ?

Enfin, quand on entend gueuler des mensonges, il faut rester droit et maintenir la raison et l’honnêteté comme nos seuls moyens de penser et de s’exprimer.

Les démocraties doivent offrir l’asile à tous les habitants des dictatures

Aujourd’hui, les états démocratiques, généralement favorisés, profitent des états pauvres, soumis à des dictatures, en leur achetant à bas prix leurs productions industrielles ou leurs ressources naturelles. Ce prix très bas est lié aux conditions de travail, désastreuses pour la société et la nature.

Ceux qui fuient la dictature et la misère sont majoritairement repoussés à la mer. Quand ils parviennent dans nos riches cités, ils sont rejetés comme des parias. Cette immense injustice entraîne la haine et favorise le terrorisme.

Rêvons à une autre politique : si tous les démocraties du monde appelaient les habitants souffrant de la misère et des dictatures à venir apprendre et travailler dans le monde libre…. Il faudrait bien sûr organiser cet accueil, répartir les populations créer de nouvelles villes et villages, revoir l’aménagement du territoire. Il faudrait aussi faire face aux réactions peut être violentes des dictatures. Mais il faut justement cesser de considérer ces dictatures comme des « pays amis ». Ce sont les amis de nos multinationales et les ennemis de l’humanité.

La justice ne doit pas tenir compte de la génétique

Comme nous l’avons développé dans nos principes, il est normal que la propriété d’un lieu, d’un objet s’aquière par le travail et se conserve par la responsabilité et l’entretien, mais il n’est pas souhaitable que cette propriété soit transférée automatiquement après le décès du propriétaire à ses « héritiers ». Cette transmission foncière crée d’innombrables problèmes de gestion de la terre et des espaces naturels et renforce les injustices sociales. Chaque parent reste libre d’aider ses enfants de son vivant.

Le droit familial ne doit pas non plus faire de différence entre enfants naturels et enfants adoptés.

Ces principes économiques et sociaux ont leur corollaire politique : aucun « peuple » ne possède une terre, même s’il est normal de respecter les usages de ceux qui vivent à un endroit donné en respectant la nature et leurs voisins.

La force ne crée pas non plus de droit, elle ne crée que des obligations pratiques. Envahir un pays pour en déloger ses habitants ne vous en rend pas non plus propriétaire. Pour être considéré comme habitant légitime et citoyen d’un espace, il faut pouvoir y vivre en harmonie avec la terre et les hommes.

Si la culture peut perdurer dans des communautés déracinées ou reléguées socialement, c’est une richesse conservée. Mais vouloir conquérir, envahir un pays, comme en refuser l’accès à d’autres au nom d’une race, c’est injuste.

Ceux qui ont choisi de cultiver la haine plutôt que la terre ne la méritent plus.

Notre société n’est pas sur le bon chemin.

Une énorme majorité de nos citoyens des démocraties d’Europe et d’Amérique pensent que tout ira mieux avec des réformes successives, que la recherche scientifique trouvera les solutions aux problèmes. C’est évidemment une croyance faite avant tout pour se rassurer, mais qui est alimentée par tous les efforts réformistes, les « initiatives qui vont dans le bon sens », les Conférences des parties sur le climat ou la biodiversité, par exemple, ou les appels à la paix de l’ONU, les condamnations des crimes de guerre par le tribunal de la Haye et récemment la relance du nucléaire civil.

Les efforts individuels d’économie ou de changement alimentaire ne peuvent modifier notre consommation globale d’énergie ou notre politique agricole que de façon marginale, alors qu’en même temps, on favorise le développement de modes d’agriculture, d’industrie ou de transports extrèmement polluants.

C’est tout le contraire qui s’est passé de 1989 à 2020, en Russie, en Chine, en Afrique : le capitalisme s’est généralisé, mais les pauvres sont encore plus pauvres, et les très, très riches de ces pays maintiennent des dictatures renforcées par l’argent.

Les gouvernements des pays les plus riches comme les pays pauvres ont certes renforcé leur législation, mais de façon très complexe et incohérente entre les pays. En parallèle, ils ont diminué les moyens de contrôle de l’application par des fonctionnaires indépendants et compétents. En faisant financer par les porteurs de projets industriels toutes les études d’impact, les Etats leur laissent les mains libres pour présenter les projets à leur avantage, amoindrir les impacts prévisibles et imaginerdes retombées économiques et sociales fabuleuses. Les aides accordées à l’installation vont d’ailleurs financer leurs frais d’études aux industriels destucteurs !

Bien sûr, selon les pays, on peut constater de petits progrès, mais ils sont tellement inférieurs aux régressions environnementales et sociales.

Les napoléons, traîtres à la république

Après le film de Ridley Scott, tous les coqs protestent : Napoléon nous a apporté tant de réformes utiles…

Rectification historique : le sénat, la liberté de culte, les préfets, le code civil.. c’est le consulat. Ce n’est pas l’oeuvre de Napoléon, plutôt celle de Bonaparte, et pas tout seul !

De 1799 à 1804, c’est le premier consul Bonaparte, dans le cadre d’une république avec un parlement élu, qui préside à tous ces changements et qui restaure la paix en France. Le consulat est un dispositif très conservateur, très directif, qui a oublié les droits de l’homme, qui favorise la bourgeoisie et restreint la liberté d’expression, mais qui conserve des éléments démocratiques, avec des lois, des débats. Le code civil, en particulier, élaboré par Cambacéres, bien plus que par Bonaparte, est le fruit de ce système républicain.

Le rétablissement de l’esclavage a également lieu dans ce cadre « républicain ultra conservateur » qu’est le consulat.
Jusqu’en 1799, Bonaparte défend la république. A partir du consulat, il travaille à sa propre ascension. A partir du sacre, il a abandonné définitivement la république pour sa propre gloriole.

Avec la légion d’honneur, promue sous le consulat, malgré une certaine opposition, il crée une caste de privilégiés à son service, dépendant de son bon vouloir. En instaurant la noblesse d’empire, il foule aux pieds les principes de cette révolution qui lui avait permis d’accéder au pouvoir.

Les guerres de l’empire (pas loin d’un million de morts !) sont des guerres de conquête personnelle et non pas des guerres libératrices.

Non seulement Napoléon Bonaparte a trahi la république française, mais également tous les grands esprits européens, comme Beethoven, qui croyaient en la démocratie pour le monde entier.  son neveu, Napoléon le petit, a réédité le forfait, en trahissant son serment à la république pour fonder le second empire, et au bout de 20 ans de dictature, s’effondrer lamentablement sous la montée de la Prusse.

L’impérialisme crée l’oppression, et favorise la haine et le nationalisme. Nos deux Napoléons, ont contribué directement à l’éclatement du monde en divers nationalismes qui nous ont valu ensuite deux guerres mondiales.

Les écologistes, nouveaux boucs émissaires

Après les Juifs, les étrangers en général, les migrants en particulier, ce sont les écologistes qui sont désignés comme les nouveaux boucs émissaires de nos maux.

Ce sont bien sûr les media d’extrème droite nationaliste qui sont à l’oeuvre, mais ils sont appuyés, en France du moins, par toute l’aile droite de l’échiquier politique et même par une partie de la gauche.

Les écologistes seraient responsables des difficultés des entreprises en ayant suscité les normes européennes et françaises ; ils soutiendraient l’extrème gauche terroriste, qui exercent des violences contre les chasseurs et les agriculteurs (on est pas à un mensonge et une contre vérité près ; Willy Schraen, Poutine, Trump, même dialectique !) ; ils auraient réintroduit le loup, le lynx, les vautours et l’ours, plaies du monde rural ; ils ruineraient les agriculteurs, ils couperaient les routes, ils soutiendraient les islamistes. Ils auraient provoqué l’arrêt du programme nucléaire la privatisation des centrales et l’abandon de la formation d’experts en sureté nucléaire. Bref ce seraient de dangereux terroristes. Sur les sites complotistes et sur les réseaux sociaux, on les accuse même de créer les catastrophes pour justifier le changement climatique qu’ils ont complètement imaginé pour stopper le développement du monde.

C’est ridicule, d’autant plus que le crime ne leur profite pas« . En matière de dévelopement économique, d’énergie nucléaire, d’agriculture, de chasse, toute cette désinformation profite financièrement aux puissants de ce monde : les gros groupes financiers, les industriels du pétrole, du nucléaire et des mines, à l’agriculture productiviste. C’est bien de ce côté qu’on peut imaginer un complot, avec subornation de politiques et de scientifiques pour créer des contre-arguments au discours sur la décroissance et la restauration de la nature.

Par rapport à la haine des juifs, des migrants et de l’Europe, cette fois ci, ce ne sont pas les nationalistes qui sont à la source de l’opprobre : le discours sur les nouveaux ennemis imaginaires du peuple est bien constitué et nourri par les lobbys industriels. Ce n’est que dans un second temps que les media de droite ont repris ces allégations mensongères. La droite nationaliste est d’ailleurs ravie de se trouver un autre ennemi que les étrangers, pour pouvoir avoir l’air de mener d’autres combats que celui de la haine. La défense des « vrais » agriculteurs se fait en suscitant la haine des écoterroristes qui s’en prennent à leurs biens et provoquent la mort des agneaux. Mais les vrais loups, dangereux pour la nature et l’humanité, sont bien les grands groupes financiers et industriels, qui manipulent les marionnettes de l’extrème droite nationaliste.

Les mensonges des sondeurs

Les Français font confiance à … Les Français sont inquiets, sages, égoïstes ou généreux… La pire formulation étant « Le Français est attaché à … ». Chaque sondage est décrit et commenté en ces termes.

Les statistiques sont basées sur la théorie mathématique des probabilités. Il s’agit d’une démarche scientifique. Mais leur interprétation donne lieu à des abus de langage, et à de véritables mensonges scientifiques.

Tout le monde comprend que si on rencontre deux imbéciles dans une communauté, cela ne prouve pas qu’il y en ait plus qu’ailleurs dans cette communauté. Mais tout le monde admet que si une forte proportion de gens de cette communauté croient que la terre est plate, on considère que tous sont des crétins.

L’abus de langage consiste donc en premier lieu dans la généralisation des résultats, en appliquant une majorité de valeurs mesurées à l’ensemble de la population concernée. Mais quand la proportion de l’échantillonnage est élevée, les statisticiens eux mêmes n’hésitent pas à simplifier leurs résultats. Or si « l’écrasante majorité » des individus de l’échantillonnage avaient la meme réponse, cela ne signifierait pas que tous les individus de cette population auraient cette même réponse. Cela signifierait que la probabilité d’une réponse différente est extrêmement faible.

Mais un chiffre extrèmement petit peut avoir un poids évolutif immense : c’est le principe du taux de mutation des êtres vivants. Celui ci serait compris entre un sur dix mille et un sur cent millions, mais ce sont bien les mutations qui ont fait évoluer les espèces, aujourd’hui innombrables.

Bien sûr, la plus triste conséquence des généralisation statistiques n’est pas l’erreur de prédiction, mais le mépris, la discrimination qu’elles engendrent pour les populations décrites.

Enfin ces considérations seraient valables si les sondeurs étaient des gens honnêtes et de bonne foi, entraîné par la réthorique à des abus de langage et une déformation des faits. Mais les sondages et les statistiques, ainsi que la formulation non scientifique des résultats, sont souvent utilisées avec des arrières pensées de manipulation de l’opinion.

Les études scientifiques sont basées sur des hypothèses, parfois contradictoires, qu’il faut vérifier grâce à des mesures. Une étude digne de ce nom doit être critique avant tout sur ses propres hypothèses, pas seulement sur ses résultats. Quand on compare avec les sondages d’opinions, les sondés ont le choix entre des formulations trop simples, maladroites ou ambigües, qui bien souvent ne correspondent pas à la pensée de la personne sondée. La formulation des questions permet déjà de manipuler les résultats. Ensuite, une majorité relative de réponses convergentes permet d’énoncer une « tendance profonde de l’opinion ».

Les sondages sont un des outils de la démocratie les plus utilisés par ceux qui veulent amoindrir la liberté individuelle et augmenter le mépris et la haine. Méfions nous en, et quand nous utilisons les statistiques, n’exprimons que les faits précis, pas des généralisations abusives, avec des types sociologiques, dont forcément un groupe sera celui à abattre, à punir ou à détrousser.

Interdire le mensonge public en démocratie

La démocratie nous renvoie souvent l’image d’hommes politiques qui font des promesses pour être élus et qui ne les tiennent pas, mais qu’on peut ensuite renvoyer.

Mais au XXième siècle, les peuples surinformés des pays riches se complaisent dans les mensonges de leurs dirigeants, qui leur permettent de préserver leur confort intellectuel et physique face aux énormes injustices sociales et aux dégradations terrifiantes de l’environnement. Ils ne sanctionnent donc plus les mensonges, au contraire, il les encouragent en accordant leurs voix à des populistes ou à des productivistes acharnés.

Une solution serait de constituer un délit, peut être même un crime, de mensonge public. Il faudrait le caractériser par la conscience du délinquant de la déformation de la vérité qu’il produit, par l’expression de cette déformation en public : déclaration aux media, assemblée constituée, salle de meeting, publication écrite et signée diffusée sur internet ou par tout autre moyen.

Evidemment, il faudrait penser à une gradation, en fonction du niveau de déformation et du nombre de répétition de ces propos. Mais pour la déformation de la vérité, qui évidemment peut être plus ou moins importante qualitativement ou quantitativement, c’est surtout l’intention qui compte : par exemple, dire 9500 à la place de 10 000, ca semble peu, mais cela minimise nettement le chiffre et ce n’est pas un arrondi mathématique.

S’agissant de personnes privées s’exprimant en public, les condamnations devraient être des amendes, proportionnées au dommage. Mais pour des personnes publiques, hommes politiques élus ou souhaitant l’être, ainsi que pour tous les fonctionnaires représentants de l’Etat ou des collectivités, ce doit être une faute engendrant l’inélégibilité ou la révocation, après un nombre de mensonges, ou une importance de déformation à définir.

Quant aux promesses, pour lesquelles l’homme politique pourrait toujours dire qu’il y croyait, il faut qu’il puisse le démontrer, en ayant fait auparavant une étude d’impact que la mesure qu’il propose est applicable et ensuite, en faisant la preuve qu’il a mis en oeuvre son programme. On rejoint alors l’idée du mandat impératif, testé trop brièvement, par la Commune de Paris en 1871.

L’hypercapitalisme est incompatible avec la sauvegarde de la nature et la justice.

Une organisation économique est essentielle a l’humanité depuis qu’elle a dépassé le stade du néolitihque.

Mais depuis cette période, l’espèce humaine a également modifié considérablement l’aspect de la planète, en faisant régresser les milieux naturels, par le feu, l’agriculture et l’élevage, et maintenant par la pollution et l’instabilité climatique.

Si l’espèce humaine a prospéré en nombre, la liberté qui la caractérise est en régression sur la majeure partie des pays. La justice, qui gère l’équilibre des libertés individuelles n’existe pas.

Face à ces deux échecs énormes, quelle est la réaction de l’économie mondiale ? Les grandes forces économiques sont principalement aux mains de très grands groupes privés, dont les dirigeants ne recherchent que leur propre intérêt, et, pour le groupe qu’ils dirigent, des profis énormes à court terme, avec un retour sur investissement de plus de 10%.

L’agriculture, l’industrie, les services ne créent pas directement de tels profits. Les échanges de biens et de services, dans une société juste et respectant la nature, se feraient à masse sensiblement égale : ils rapporteraient autant aux producteurs qu’aux consommateurs, et une bonne partie du profit devrait retourner à la terre qui les a engendrés.

Pour créer des profits énormes, les décideurs de ces grands groupes privés choisissent le déséquilibre :

En premier lieu, il faut déséquilibrer les rapports sociaux entre patrons et employés, pour augmenter la part de revenu des actionnaires aux dépens du réinvestissement dans la production, la protection de l’outil de travail et des salaires des employés et ouvriers.

En second lieu, il faut déséquilibrer les échanges entre les pays : favoriser les différences en laissant prospérer le nationalisme et renouveler les guerres entre voisins, privilégier les régimes autoritaires, dont les dirigeants sont plus corruptibles qu’en démocratie. la guerre favorise une production industrielle simplifiée, limite les contrôle, maximise les profits. les différences de frontières permettent de concentrer la production de l’industrie dans les pays non démocratiques où les ouvriers seront exploités au maximum. Pour limiter efficacement le pouvoir de l’Etat, de la collectivité, garants de l’intérêt général, le maintien de petites nations, sans réel pouvoir sur l’économie, est « capital ». Quant aux très grands pays, lorsqu’ils sont totalitaires il faut pouvoir acheter leurs dirigeants ; lorsqu’ils sont démocratiques, il faut y limiter le pouvoir de l’Etat en dessous de celui des grands groupes financiers.

En dernier lieu, il faut décrédibiliser toutes les forces qui souhaiteraient que la justice sociale et la protection de la nature soient plus fortes que le libéralisme économique, permettant aux plus forts d’écraser les plus faibles. Pour cela, on tue des dirigeants syndicaux, des journalistes, des protecteurs de la nature dans les pays peu démocratiques, on les marginalise dans les démocratie, en tournant en dérision les « utopies » sociales ou environnementales, en achetant de faux articles scientifiques, en mettant au pas des media complets. On réalise des actions pour le progrès social ou naturel qui n’auront qu’un effet mineur, en vantant la responsabilité sociale et environnementale des grandes entreprises dont le principal objet est la ruine de la planète.

Pour sauver l’humanité de la ruine et de la guerre à moyen terme, il faut avant tout combattre ses principaux ennemis et modifier l’organisation politique et économique de toute la planète. Cette révolution doit être mondiale et si chacun doit y prendre sa petite part, ce ne sont pas des efforts isolés qui la permettront, mais bien une dynamique collective.

une révolution tranquille pour une république universelle