L’égoïsme, la peur et la paresse intellectuelle votent la haine

Pourquoi un tiers de citoyens français et une proportion similaire de citoyens dans le monde entier choisissent-ils de voter pour les nationalistes ? Est- ce l’échec de l’éducation ? N’a-t-on pas appris à ces anciens enfants que deux guerres mondiales ont été déclenchées par des nationalistes ? Les actualités ne montrent-elles pas tous les jours que se protéger du terrorisme, de la concurrence étrangère par la violence et l’exclusion renforcent ce même terrorisme et l’aggressivité générale des relations ? Ne comprennent ils pas que la xénophobie ne résout rien aux problèmes du monde ?

Non, ceux qui votent pour un parti nationaliste ne sont pas forcément haineux et ne sont pas nécessairement idiots. Mais trop peu de gens réfléchissent vraiment avant d’agir. Même lorsque l’acte est solemnisé par les lieux de vote, le bulletin jeté dans l’urne est une bouteille à la mer, pas une participation humble mais consciente à la décision collective.

Beaucoup ont peur de leurs voisins, de ceux qui ne leur ressemblent pas, des autres religions, des autres coutumes. Ceux qui ont un certain confort, une maison, un métier, ont peur de le perdre. Si cette peur n’est pas diminuée par la raison, elle rend celui qui la ressent extrèmement sensible aux arguments d’une force sensée être rassurante : le président en place, ou celui qui veut le remplacer mais qui promet de remettre plus d’ordre encore.

L’égoïsme est lié à cette peur : on a peur pour son foyer et on refuse d’ouvrir sa porte aux étrangers, de faire des efforts pour d’autres moins favorisés. Ces sentiments sont si naturels : je me sens mal, je me replie sur moi même et ma très petite communauté, j’attends d’un vrai chef, qu’il me sauve comme un père, de ma nation qu’elle me protège comme une mère. Je ne veux plus raisonner : c’est tellement compliqué d’essayer de tout comprendre au monde : le climat change ? le coût carbone ? le conflit judeo palestinien ? Ce serait tellement simple si on pouvait s’en isoler…

Les nationalistes exploitent ces sentiments en les justifiant par tous les mensonges possibles, que les malheureux ont tellement envie de croire.

Pour combattre ces sentiments, il faut redonner une vrai foi politique, fondée sur un socle solide.

Bien sûr, le communisme a mené à la dictature, comme l’avait fait le capitalisme avant lui, mais faut il renoncer pour autant à organiser et imposer une solidarité entre les êtres humains qui partagent le même espace ?

Bien sûr, la liberté individuelle peut mener au meurtre, au viol, mais doit on mettre des chaînes à chacun pour prévenir les crimes ?

Bien sûr, les ultra riches dominent toujours nos sociétés, mais faut il accepter d’en être les esclaves, plutôt que de chercher à ramener les différences de revenu à des niveaux liés au travail vraiment produit ? Si la justice sociale ou criminelle est longue à venir, faut il y renoncer pour autant ?

Enfin, quand on entend gueuler des mensonges, il faut rester droit et maintenir la raison et l’honnêteté comme nos seuls moyens de penser et de s’exprimer.

Les démocraties doivent offrir l’asile à tous les habitants des dictatures

Aujourd’hui, les états démocratiques, généralement favorisés, profitent des états pauvres, soumis à des dictatures, en leur achetant à bas prix leurs productions industrielles ou leurs ressources naturelles. Ce prix très bas est lié aux conditions de travail, désastreuses pour la société et la nature.

Ceux qui fuient la dictature et la misère sont majoritairement repoussés à la mer. Quand ils parviennent dans nos riches cités, ils sont rejetés comme des parias. Cette immense injustice entraîne la haine et favorise le terrorisme.

Rêvons à une autre politique : si tous les démocraties du monde appelaient les habitants souffrant de la misère et des dictatures à venir apprendre et travailler dans le monde libre…. Il faudrait bien sûr organiser cet accueil, répartir les populations créer de nouvelles villes et villages, revoir l’aménagement du territoire. Il faudrait aussi faire face aux réactions peut être violentes des dictatures. Mais il faut justement cesser de considérer ces dictatures comme des « pays amis ». Ce sont les amis de nos multinationales et les ennemis de l’humanité.