Les gouvernements hypocrites compatissent, mais refusent d’accueillir les migrants, alors que le nombre de familles chassées de leur pays par la guerre, la faim ou les inondations ne cessera d’augmenter. Leurs fallacieux arguments sont repris vigoureusement par une grande majorité de la population qui a peur pour son confort : nous n’avons pas la place, les pauvres vivant déjà chez nous ne sont pas logés, nous avons déjà trop de chômage.
Ce sont des arguments de mauvaise foi : les problèmes que connaissent nos démocraties favorisées, chômage important et misère marginale, sont liés intrinsèquement au nationalisme et à l’hypercapitalisme : les multinationales créent des entreprises avec des subventions dans des pays en concurrence, ils font des profits avec les différences de règles entre les pays, ils liquident ensuite ces entreprises pour entretenir la peur chez les salariés et les sous-traitants. Cela n’a rien à voir avec le nombre d’actifs dans un pays.
Géographiquement, l’Europe, et en particulier la France, ont la place d’accueillir le double de leur population actuelle sans défricher ou diminuer la production agricole. Bien des campagnes se sont vidées, les petites villes ont souvent un gros taux de maison vides. Il ne faut pas accueillir les migrants dans des bidonvilles aux portes de nos métropoles, il faut les répartir dans les campagnes, les montagnes, les petits villages et leur donner un travail immédiatement dans le bâtiment (il y en aura à construire !) et dans l’agriculture biologique, qui ne suffit pas à répondre à la demande. Pour cela, pas besoin de modifier la répartition de l’usage des sols, mais il faut reprendre la propriété des terres et des bâtiments sans usage pour en rationaliser l’utilisation. Cela constitue une révolution foncière et agraire, mais celle ci est indispensable à une meilleure gestion de notre espace et à la solidarité universelle.