La réforme est impossible, non pas seulement parce que la majorité est toujours frileuse et conservatrice, que les privilégiés ont peur de perdre des avantages et que les intellectuels aiment critiquer sans s’engager vraiment, mais parce que l’organisation politique entre les nations et à l’intérieur des états est inextricable : les textes légaux sont trop nombreux, obscurs, conjoncturels, contradictoires.
La révolte guette ceux qui n’en peuvent plus. Dés que le sentiment d’injustice est trop fort, elle gronde puis se déchaîne. Mais pour quel résultat ? Depuis la mort de l’idéal communiste, aucun idéal ne sous-tend les printemps arabes, ni les échauffourées de banlieue, ni les pierres et les couteaux de Palestine. Au delà de la revendication élémentaire de liberté, aucun système politique alternatif n’est proposé qui permettrait la justice. La liberation d’un dictateur renversé ne débouche que dans l’aliénation d’un système réactionnaire.
Le terrorisme, arme des faibles, des minorités, est abominable, parce qu’il frappe aveuglément des innocents, qu’il ne peut restaurer une société plus juste en étant plus injuste que l’oppression du système en place.
La révolution tranquille seule est souhaitable. Elle sera fertile si elle s’appuie sur de nouvelles propositions politiques, qui tourne le dos aux erreurs de la dictature, du nationalisme, de la domination des sociétés hypercapitalistes sur les états démocratiques. Elle devra être pacifique, absolument non violente pour aboutir. Elle prendra du temps.