La démocratie nous renvoie souvent l’image d’hommes politiques qui font des promesses pour être élus et qui ne les tiennent pas, mais qu’on peut ensuite renvoyer.
Mais au XXième siècle, les peuples surinformés des pays riches se complaisent dans les mensonges de leurs dirigeants, qui leur permettent de préserver leur confort intellectuel et physique face aux énormes injustices sociales et aux dégradations terrifiantes de l’environnement. Ils ne sanctionnent donc plus les mensonges, au contraire, il les encouragent en accordant leurs voix à des populistes ou à des productivistes acharnés.
Une solution serait de constituer un délit, peut être même un crime, de mensonge public. Il faudrait le caractériser par la conscience du délinquant de la déformation de la vérité qu’il produit, par l’expression de cette déformation en public : déclaration aux media, assemblée constituée, salle de meeting, publication écrite et signée diffusée sur internet ou par tout autre moyen.
Evidemment, il faudrait penser à une gradation, en fonction du niveau de déformation et du nombre de répétition de ces propos. Mais pour la déformation de la vérité, qui évidemment peut être plus ou moins importante qualitativement ou quantitativement, c’est surtout l’intention qui compte : par exemple, dire 9500 à la place de 10 000, ca semble peu, mais cela minimise nettement le chiffre et ce n’est pas un arrondi mathématique.
S’agissant de personnes privées s’exprimant en public, les condamnations devraient être des amendes, proportionnées au dommage. Mais pour des personnes publiques, hommes politiques élus ou souhaitant l’être, ainsi que pour tous les fonctionnaires représentants de l’Etat ou des collectivités, ce doit être une faute engendrant l’inélégibilité ou la révocation, après un nombre de mensonges, ou une importance de déformation à définir.
Quant aux promesses, pour lesquelles l’homme politique pourrait toujours dire qu’il y croyait, il faut qu’il puisse le démontrer, en ayant fait auparavant une étude d’impact que la mesure qu’il propose est applicable et ensuite, en faisant la preuve qu’il a mis en oeuvre son programme. On rejoint alors l’idée du mandat impératif, testé trop brièvement, par la Commune de Paris en 1871.