Notre société n’est pas sur le bon chemin.

Une énorme majorité de nos citoyens des démocraties d’Europe et d’Amérique pensent que tout ira mieux avec des réformes successives, que la recherche scientifique trouvera les solutions aux problèmes. C’est évidemment une croyance faite avant tout pour se rassurer, mais qui est alimentée par tous les efforts réformistes, les « initiatives qui vont dans le bon sens », les Conférences des parties sur le climat ou la biodiversité, par exemple, ou les appels à la paix de l’ONU, les condamnations des crimes de guerre par le tribunal de la Haye et récemment la relance du nucléaire civil.

Les efforts individuels d’économie ou de changement alimentaire ne peuvent modifier notre consommation globale d’énergie ou notre politique agricole que de façon marginale, alors qu’en même temps, on favorise le développement de modes d’agriculture, d’industrie ou de transports extrèmement polluants.

C’est tout le contraire qui s’est passé de 1989 à 2020, en Russie, en Chine, en Afrique : le capitalisme s’est généralisé, mais les pauvres sont encore plus pauvres, et les très, très riches de ces pays maintiennent des dictatures renforcées par l’argent.

Les gouvernements des pays les plus riches comme les pays pauvres ont certes renforcé leur législation, mais de façon très complexe et incohérente entre les pays. En parallèle, ils ont diminué les moyens de contrôle de l’application par des fonctionnaires indépendants et compétents. En faisant financer par les porteurs de projets industriels toutes les études d’impact, les Etats leur laissent les mains libres pour présenter les projets à leur avantage, amoindrir les impacts prévisibles et imaginerdes retombées économiques et sociales fabuleuses. Les aides accordées à l’installation vont d’ailleurs financer leurs frais d’études aux industriels destucteurs !

Bien sûr, selon les pays, on peut constater de petits progrès, mais ils sont tellement inférieurs aux régressions environnementales et sociales.