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L’hypercapitalisme est incompatible avec la sauvegarde de la nature et la justice.

Une organisation économique est essentielle a l’humanité depuis qu’elle a dépassé le stade du néolitihque.

Mais depuis cette période, l’espèce humaine a également modifié considérablement l’aspect de la planète, en faisant régresser les milieux naturels, par le feu, l’agriculture et l’élevage, et maintenant par la pollution et l’instabilité climatique.

Si l’espèce humaine a prospéré en nombre, la liberté qui la caractérise est en régression sur la majeure partie des pays. La justice, qui gère l’équilibre des libertés individuelles n’existe pas.

Face à ces deux échecs énormes, quelle est la réaction de l’économie mondiale ? Les grandes forces économiques sont principalement aux mains de très grands groupes privés, dont les dirigeants ne recherchent que leur propre intérêt, et, pour le groupe qu’ils dirigent, des profis énormes à court terme, avec un retour sur investissement de plus de 10%.

L’agriculture, l’industrie, les services ne créent pas directement de tels profits. Les échanges de biens et de services, dans une société juste et respectant la nature, se feraient à masse sensiblement égale : ils rapporteraient autant aux producteurs qu’aux consommateurs, et une bonne partie du profit devrait retourner à la terre qui les a engendrés.

Pour créer des profits énormes, les décideurs de ces grands groupes privés choisissent le déséquilibre :

En premier lieu, il faut déséquilibrer les rapports sociaux entre patrons et employés, pour augmenter la part de revenu des actionnaires aux dépens du réinvestissement dans la production, la protection de l’outil de travail et des salaires des employés et ouvriers.

En second lieu, il faut déséquilibrer les échanges entre les pays : favoriser les différences en laissant prospérer le nationalisme et renouveler les guerres entre voisins, privilégier les régimes autoritaires, dont les dirigeants sont plus corruptibles qu’en démocratie. la guerre favorise une production industrielle simplifiée, limite les contrôle, maximise les profits. les différences de frontières permettent de concentrer la production de l’industrie dans les pays non démocratiques où les ouvriers seront exploités au maximum. Pour limiter efficacement le pouvoir de l’Etat, de la collectivité, garants de l’intérêt général, le maintien de petites nations, sans réel pouvoir sur l’économie, est « capital ». Quant aux très grands pays, lorsqu’ils sont totalitaires il faut pouvoir acheter leurs dirigeants ; lorsqu’ils sont démocratiques, il faut y limiter le pouvoir de l’Etat en dessous de celui des grands groupes financiers.

En dernier lieu, il faut décrédibiliser toutes les forces qui souhaiteraient que la justice sociale et la protection de la nature soient plus fortes que le libéralisme économique, permettant aux plus forts d’écraser les plus faibles. Pour cela, on tue des dirigeants syndicaux, des journalistes, des protecteurs de la nature dans les pays peu démocratiques, on les marginalise dans les démocratie, en tournant en dérision les « utopies » sociales ou environnementales, en achetant de faux articles scientifiques, en mettant au pas des media complets. On réalise des actions pour le progrès social ou naturel qui n’auront qu’un effet mineur, en vantant la responsabilité sociale et environnementale des grandes entreprises dont le principal objet est la ruine de la planète.

Pour sauver l’humanité de la ruine et de la guerre à moyen terme, il faut avant tout combattre ses principaux ennemis et modifier l’organisation politique et économique de toute la planète. Cette révolution doit être mondiale et si chacun doit y prendre sa petite part, ce ne sont pas des efforts isolés qui la permettront, mais bien une dynamique collective.

le vote ne suffit pas à la démocratie

La république n’a existé dans le temps et l’espace que sur une part mineure de l’humanité. Pourtant, c’est le mode d’organisation de la société qui seul s’oppose à la violence de l’injustive. Un autocrate est injuste par nature : même s’il souhaite le bonheur du peuple, il ne peut lui donner la liberté.

Il y a eu bien des républiques, mais aucune n’a vraiment réussi à équilibrer les libertés individuelles dans l’équité, et encore moins à convaincre de la solidarité universelle. Mais tous les gouvernements qui cherchent à être démocratiques insistent sur l’importance du vote : il faut élire nos représentants, c’est le moyen minimal de nous exprimer. Mais au XXIème siècle, les gouvernants élus triomphent par le populisme, les promesses non tenues, la manipulation médiatique.

Pour obtenir des représentants plus légitimes et plus justes, également plus efficaces, il faut améliorer les lois qui leur permettent d’arriver au pouvoir et d’y rester.

En premier lieu, la vérité du discours et des actes doit être un impératif constant. Un candidat ne doit pas avoir le droit de mentir. Aujourd’hui ils mentent de deux manières : en déformant la vérité des faits passés et actuels et en prenant des engagements qu’ils ne comptent pas tenir. Les discours doivent être assis sur des vérités objectives et vérifiables. Les promesses doivent être tenues. La sanction doit être l’inéligibilité à vie.

Le système d’élections devra permettre accessoirement d’élire des représentants, mais en premier lieu il devra définir une politique, avec des objectifs, des moyens, des actions précises et phasées. Les programmes différents, parmi lesquels les électeurs choisiraient devraient avoir été élaborés par un parti, et ci possible co-construit avec le maximum de sympathisants. Le représentant élu devrait être la voix de ce programme, pas un chef à suivre aveuglément.

C’est le principe du mandat impératif, qui avait été révé par la commune de Paris, il y a plus de 150 ans. Au cours de son mandat, les représentants élus au sein d’une assemblée, auront à exécuter le programme pour lequel ils ont été mandatés. Bien entendu , il faudra l’adapter, l’améliorer, le faire vivre. Mais pour cela ils devront recueillir l’approbation des autres représentants, pour les modfiications mineures, et de la majorité des citoyens, par referendum, pour les modifications majeures.

Le nouveau système doit se protéger contre toute appropriation individuelle du pouvoir : pas de loi, de décret décidé et signé d’une seule personne ; pas de mandat de plus de cinq ans, pas de plus de deux renouvellements. Pour que chaque citoyen soit l’égal en droit de n’importe quel autre, il ne faut donner à un élu que le seul pouvoir de faire ce qui a été décidé par un groupe pour le bien de tous et qui aura été approuvé par la majorité des autres citoyens.

Mais la vérité a aussi besoin de deux moyens pour éclairer notre société humaine : l’éducation publique et la régulation de la communication.

L’éducation publique doit former des citoyens autonomes capables de discerner, parmi la foule d’informations qui leur parviennent, le vrai du faux, capables de distinguer le fait original de son interprétation déformée. Pour cela, il faut à la fois multiplier et recouper entre elles les sources d’informations, e td’autres part les confronter à un système de pensée, une construction intellectuelle cohérente, qui doit être propre à chacun de nous. Cela demande plus de philosophie et de démarche scientifique et logique dans l’apprentissage.

La régulation de la communication doit être faite par une autorité indépendante, pour éviter l’appel à la violence physique, à la haine, à l’aveuglement. Tout le monde doit pouvoir s’exprimer librement, mais intelligemment : chaque propos, qui peut être caricatural, doit être remis dans son contexte par le medium de communication où il est diffusé.

La vérité peut paraitre insaisissable, mais elle doit etre le seul objet de notre quête intellectuelle. Les jeunes, par paresse, les vieux par confort intellectuel, plongent dans le déni, les idées qui confortent l’égoisme de nos comportements : les étrangers, les pauvres sont dangereux, les riches sont merveilleux, un héros viendra nous sauver, le climat va s’arranger, la nature n’est pas en danger, il y aura de la place pour tout le monde, tant qu’il y en a pour moi. Il faut une révolution des consciences, dans l’école et les media pour apprendre à affronter puis aimer la vérité.

les nations n’existent que pour la guerre.

Le concept de nation a été créé par les autocrates qui voulaient asseoir leur emprise sur leurs sujets et dominer leurs voisins. En effet, dés que les communautés ont été plus grandes que les cités, il a fallu les unir par la force. Pour faciliter l’union, on a créer des liens plus ou moins utiles (monnaie, lois, infrastructures…) et artificiels : nous devons nous unir pour nous défendre d’un envahisseur, ou pour montrer à nos faibles voisins que nous sommes les plus forts. Avec l’idée de nation, on a recruté et motivé des soldats à moindre prix, on a pu se défendre, certes, mais aussi envahir, occuper et coloniser. Ce concept domine encore l’organisation interne de chaque pays. Il justifie le rejet des migrants. Mais il domine aussi l’organisation « internationale », dont le premier principe n’est pas l’universalité des droits de l’homme, mais celui du maintien des frontières telles qu’elles ont existé à un moment arbitraire de l’histoire. La paix durable et la construction d’un monde meilleur nécessitent de lutter pied à pied pour l’abolition des nations. La France, l’Angleterre, l’Allemagne et toutes les nations du globe doivent disparaitre du paysage politique. Il faudra conserver des unités administratives et des cultures (le français, l’allemand, l’anglais, toutes les langues doivent vivre !). Mais tous les humains qui voudront passer de l’une à l’autre doivent pouvoir le faire librement.

Le service public n’est pas un guichet…

Les derniers gouvernements français parlent régulièrement de redéfinir le service public, sans y arriver. Leur but avoué est de restreindre le nombre de fonctionnaires. Mais ces termes, qui sont justement  » à redéfinir « , sont compris de façon très variable par nos concitoyens. Les deux acceptations péjoratives suivantes sont courantes dans l’inconscient collectif des français de 2019 : le service public est un guichet où on attend pour être mal servi ; les fonctionnaires sont ceux qui sont payés à ne rien faire de l’autre côté du guichet. Revenons aux fondements de notre société, pour mieux comprendre le vrai sens de ces mots.

Le premier concept républicain est celui de liberté individuelle. La seconde idée, qui fonde notre société est celle de devoir organiser la liberté des uns et des autres. Il faut en premier lieu éviter qu’un individu n’entrave la liberté d’un autre pour exercer la sienne. Cette organisation passe par la définition de règles communes : les droits et les devoirs. L’égalité porte sur les droits, la solidarité sur les devoirs. Mais ces règles ne permettent pas, à elles seules, de faire vivre ensemble des millions de personnes. L’organisation de l’activité des citoyens libres nécessite de distinguer deux types d’activité :

  • les activités qui sont faites dans un but personnel, autrement dit d’intérêt particulier, par chacun au gré de ses envies pour satisfaire ses propres besoins ou par un groupe d’individus en nombre limité, pour la satisfaction de leurs besoins réciproques ; les échanges de biens et de services sont libres entre les parties et constituent la partie privée de l’économie de notre société
  • les activités qui sont faites, pour bénéficier à toute la société, autrement dit missions d’intérêt général. Ces missions se répartissent en thèmes (justice, instruction, santé, territoire et culture). Pour exercer ces missions d’intérêt général, on peut distinguer des types de responsabilité : les postes chargés de l’organisation générale de la mission, du contrôle et de la protection directe, de la création de biens et de services communs, en comprenant les générations à venir dans cette communauté d’usagers indistincts. La création d’infrastructures, l’école et l’université sont clairement des services publics.

Ce service public sera payé principalement par la communauté toute entière, au titre de l’impôt. Une participation peut être demandée à l’usager, pour modérer l’usage de ce service, mais dans la mesure où cette participation ne paye pas l’intégralité du service et que ce service n’est pas rendu par l’employé du service public pour obtenir ce paiement, la rétribution de ce service est fondamentalement différente de la vente de biens ou de services privés. Autrement dit, quand vous achetez du pain à la boulangerie, vous payez l’intégralité des coûts majorée d’un bénéfice au boulanger. Quand vous utilisez un service public, par exemple, dans notre système français, l’hôpital, l’école, l’opéra ou le train, vous ne payez pas l’intégralité des coûts. A l’hôpital, vous ne payez pas de façon directement proportionnelle aux frais de soin de votre maladie.

Doivent être fonctionnaires ceux qui exercent ces activités de service public en toute compétence, en toute conscience et en toute responsabilité. Ils doivent avoir une formation spécifique qui leur permet à la fois d’acquérir toute la connaissance technique et juridique et de se forger un sens de l’intérêt général et du long terme. Cette formation et cette sensibilisation doit se traduire par un diplôme leur permettant d’accéder à un type de poste. Ce poste doit avoir été obtenu par leur mérite et non par le favoritisme d’un puissant. Pour cela, une sélection par concours avant la formation et une sélection par une commission neutre avant changement de poste restent les meilleures garanties. Pour pouvoir exercer leurs missions en toute objectivité, ils doivent être protégés des pressions, exercées par des privés puissants ou des supérieurs hiérarchiques eux mêmes moins scrupuleux. Cette protection doit prendre deux aspects : une rémunération suffisamment gratifiante, correspondant au niveau de responsabilité, sans qu’il soit nécessaire de recourir à d’autres sources de revenu et un statut empêchant les sanctions, licenciement pour des raisons économiques ou disciplinaires mal justifiées. En contrepartie, le fonctionnaire a des devoirs ; en particulier, il devrait s’engager à ne pas exercer d’autre activité dans son domaine de compétence, pendant et après l’exercice de ses missions. Il est souhaitable que les fonctionnaires aient préalablement travaillé dans le privé, dans le même domaine technique, pour acquérir une expérience ; mais ils ne doivent pas pouvoir quitter leur poste pour travailler ensuite dans une entreprise privée. Cela évite tout conflit d’intérêt. Il est souhaitable également que les fonctionnaires en charge du contrôle ou à des postes clés, soient en doublon, avec un apprenti fonctionnaire, par exemple, ce qui concourt à leur objectivité, en les obligeant à expliquer et justifier leurs décisions, leur méthode.

Ces missions et ces responsabilités nécessitant absolument des fonctionnaires sont détaillées au tableau ci-joint .

Typologie politique II – les cercles

Reprenons l’idée que la politique oscille entre deux pôles :

  • celui du nationalisme, basé sur l’idée de force de la nation soumise à un chef, et de la compétition individuelle et internationale comme moteur
  • celui de l’humanisme, basé sur un idéal démocratique étendu à l’humanité toute entière, où la justice équilibre les différentes libertés.

La réalité des gouvernements se place hypocritement plus ou moins entre les deux.

Les illustrations suivantes (ici au format pdf), schématisent ces systèmes. Pour juger du système en place, on peut rechercher les différents moteurs faisant tourner le cercle politique dans le sens vertueux d’un progrès vers l’humanisme ou l’enfermement dans le nationalisme.

Pour un nouveau fonctionnement démocratique

Dans toutes les démocraties du monde, mais c’est particulièrement vrai en France, on choisit d’avantage un homme que des idées. Dans le cas d’un scrutin à deux tour, on vote même surtout contre le finaliste qui nous fait le plus peur. Le vainqueur a ensuite toute latitude, dans les limites de la constitution et de la durée de son mandat, pour exercer le pouvoir comme il le souhaite, sans se justifier particulièrement vis à vis de ses électeurs. Il espère être réélu de la même façon, contre son adversaire et passe plus de temps à stigmatiser celui-ci qu’à justifier la non application de ses propres promesses.

Les scrutins proportionnels en un seul tour n’évitent pas vraiment ces écueils : les représentants des partis élus ont fait campagne sur des propositions qui n’ont pas de majorité absolue pour être mises en oeuvre. Pour gouverner, les partis élus doivent s’allier. Ne sont alors mises en œuvre que leurs propositions consensuelles. Les propositions originales, novatrices ne sont jamais partagées entre les partis alliés et ne sont pas mises en oeuvre. 

C’est ainsi que les démocraties occidentales, soumises en parallèle au pressions financières et idéologiques des hypercapitalistes, au niveau national et européen, ont mis en œuvre une politique de plus en plus libérale et de moins en moins sociale, quelles que soient les réformes promises.

Ce n’est pas une fatalité, la proposition suivante serait de nature à recréer une meilleur adéquation entre les électeurs et les gouvernants : on ne doit plus voter pour des hommes manipulateurs d’idées, mais pour des propositions concrètes, portées par des représentants. La constitution doit ensuite obliger ces représentants à les mettre en œuvre. Les partis doivent, pour chaque élection, proposer un programme contractuel, avec une étude de faisabilité et d’impact, à l’image d’un projet industriel. Selon les modalités suivantes d’élection, notamment un scrutin à deux tours, il faudrait laisser le temps aux partis qui souhaiteraient s’allier, pour recomposer un programme composite, mais également faisable avec un impact évalué. Seules les lois qui seraient prévues dans ces programmes, et qui auraient donc été soumises au vote de tous les citoyens, pourraient être mises en œuvre. Le suffrage universel doit être réservé aux lois et ne doit plus porter un surhomme au pouvoir.

Il faut bien sûr creuser cette idée, la discuter, l’améliorer, mais elle donnerait un peu de logique, de cohérence et d’honnêteté à nos démocraties qui en manquent cruellement.

Typologie politique

Les différents mouvements politiques relèvent de trois tendances :

  1. les nationalistes croient que les sociétés s’organisent en cercles concentriques, différenciés autour de soi : la famille d’un sujet est plus importante pour lui que celle de son voisin, son village, sa religion, son pays, sa race ; un seigneur, un roi, un dieu le protègent. L’union se fait dans un cercle pour se défendre ou attaquer le cercle voisin. Les différences génétiques et culturelles sont hiérarchisées. Pour protéger son groupe des autres, il faut imposer la prééminence de sa race, de sa religion, de sa culture, réunis sous les concepts historiques de clan, de tribu, de royaume ou de nation. Ce mode de pensée politique est essentiellement subjectif, basé sur la perception exagérée du moi et la domination par la force d’un groupe sur les autres groupes. Se regrouper avec ses proches pour se défendre des étrangers, est le mode originel de société humaine. Il reste dominant, car il correspond à l’aspiration première de sécurité.
  2. les humanistes croient que les humains sont tous égaux en droit, que personne n’est naturellement au dessus des autres. La société humaine devrait être organisée sur des principes universellement reconnus et partagée, une démocratie universelle. Les dirigeants sont élus parmi les humains, ne restent pas au pouvoir, ne le transmettent pas à leurs enfants. La génétique ne fonde pas la société. C’est une conception du monde qui se veut objective. Essentiellement abstraite, elle permet l’organisation de sociétés stables, si la justice est enseignée et pratiquée : on donne des parts égales aux enfants et on leur apprend à reconnaitre ce partage comme juste. Cette aspiration à la justice devient plus forte que celle de la sécurité chez tous les êtres de réflexion. Elle a motivé toutes les révolutions et a aboli l’esclavage.
  3. Les hypocrites professent une partie des principes des principes humanistes, mais appliquent les modes de pensée nationalistes qui protègent leurs intérêts privés. Trois grandes catégories d’hypocrisie politique :
    • les royalistes et les autocrates ont toujours prétendu que le roi, le guide, était choisi par Dieu pour délivrer la justice, c’est la loi du plus fort, légitimée par la religion
    • Les libéraux souhaitent des démocratie de façade, où la domination absolue des plus riches soit admise parle peuple comme une récompense de leurs mérite, dont les dirigeants soient issus de ces groupes capitalistes ou leur soient rapidement soumis par la corruption. Le droit de vote, la liberté d’expression, la solidarité, l’éducation sont tolérés tant que ces principes ne viennent pas remettre en cause la propriété garantie aux actuels puissants et la libre concurrence permettant aux hypercapitalistes d’absorber les petites entreprises. C’est la loi du plus puissant, légitimé par l’illusion de liberté, protégée par le divertissement.
    • les communistes ont imposé une société théorique avec un État tout puissant, supprimant la liberté d’entreprendre. Tous les pouvoirs ont été confisqué par une oligarchie, en URSS comme en Chine, qui a dirigé la société en fonction de ses propres intérêts et des ses propres peurs. Lorsque ce système s’est écroulé, cette oligarchie a confisqué les biens publics pour rejoindre la coterie des hypercapitalistes libéraux.

Les mouvements humanistes n’ont que rarement et fugitivement accédé au gouvernement, au lancement de certaines révolutions ou dans certaines cités. Mais les utopistes ont toujours constitué le moteur des grandes évolutions. Ils ont permis d’abolir l’esclavage, de contenir le nazisme. C’est la seule vision du monde qui permette d’espérer, en construisant la paix et maintenant un équilibre des relations entre les humains.

Le nationalisme n’est pas inéluctable.

L’Europe n’est plus qu’une association commerciale de nations. Dans chaque pays riche, les dirigeants parlent tous des immigrants comme d’un danger et se refusent à envisager d’en organiser dignement l’accueil. Ils ont peur de de paraitre faibles. Seuls les chefs forts et cyniques semblent correspondre à l’attente des populations crispées dans la crainte de perdre leur relatif confort. Le nationalisme continue d’être propagé par la médiatisation du sport professionnel.

Mais le caractère implacable de cette régression xénophobe et cette progression fasciste n’est qu’une illusion, entretenue par les media. Ceux ci critiquent cette tendance, mais la juge complaisamment inévitable. Comment pourrait on combattre la misère du monde ? C’est pourtant possible, lorsque la paix est assurée et que les hommes sont libres d’entreprendre. Dans chaque lieu où cet équilibre est atteint, de petites sociétés produisent ce qui est vraiment nécessaire. Les sociétés en paix peuvent accueillir bien plus de monde, si elles le veulent vraiment. Les réfugiés ne sont pour l’instant qu’une part infime de la population mondiale (0,34% d’après l’ONU). La planète, gérée plus raisonnablement, peut nourrir tout le monde.

Les multinationales ont bâti un monde d’illusions, où les plus grandes richesses économiques sont des tromperies bancaires, les secteurs florissants ceux des divertissements de masse, des moyens de transports hypertrophiés, comme les SUV qui déplacent deux tonnes pour véhiculer une personne, des cultures qui ne nourrissent pas, des drogues inutiles.

Refusons cette aliénation, soyons des hommes libres et choisissons de refonder une vraie république ouverte et juste.

Les grandes sociétés commerciales ne sont plus des entreprises, mais des organisations financières

Entreprendre… quel beau mot ! Un homme a une idée, pour créer ou améliorer quelque chose, qui servira aux autres et qui lui rapportera de quoi nourrir sa famille. Son idée fonctionne, son « entreprise » prospère ; il fait travailler d’autres gens. Ses bénéfices lui permettent de réinvestir. Il participe, bon gré ou mal gré, par ses impots et ses charges à la solidarité avec la société toute entière.

Mais ses enfants, ou ses successeurs, qui reprennent son entreprise florissante veulent apporter leur part à la croissance de cette société. Ils ne partent que rarement d’une nouvelle idée technique. Avec les bénéfices, au lieu de réinvestir dans l’entreprise, ils achètent les entreprises de leurs concurrents les plus faibles.  Ils peuvent alors, après quelques « purges », augmenter leur propre revenu. Les entreprises fusionnées produisent moins que les entreprises séparées, mais elles rapportent plus à leurs dirigeants.

Ces dirigeants, réunis en clubs, ont répandu l’idée qu’une société devait croître à l’infini, ou mourir. Leur but personnel est d’obtenir un monopole, où ils pourront percevoir des marges fortes, inéquitables, mais qui leur permettront d’être payés cent fois plus que leurs employés. Petit à petit, dans les décideurs de la société capitaliste mondiale sont devenus des financiers, qui n’ont pas comme but le développement d’une idée technique, mais la création de monopoles privés toujours plus grands. Les véritables chefs d’entreprise existent encore, dans les petites organisations ; ce sont eux qui conservent à notre société un certaine dynamisme ; mais ils n’ont rien de commun avec les dirigeants des grandes sociétés commerciales, qu’on baptise hypocritement du nom d’entreprise alors qu’il ne s’agit plus que d’organisations commerciales dirigés par des financiers.

L’individualisme mène à la soumission

Le vingtième siècle est dans les sociétés occidentales libérales marqué par une évolution forte de l’individualisme. L’individualisme est le fruit  de l’affirmation de la liberté individuelle dans la déclaration d’indépendance des états unis d’Amérique, de la révolution française. Mais à la fraternité souhaitée s’est peu à peu substitué  l’égoïsme. La propriété, valeur fortement affirmée des sociétés bourgeoises et agricoles, a toujours été mieux défendue que la solidarité, et elle a triomphé lors de l’effondrement du mur de Berlin. Le libéralisme est un concept flatteur, car il revêt de liberté le capitalisme. Aujourd’hui on exploite des moutons consentants.

L’art populaire exalte, depuis plusieurs siècles, bien davantage l’individu que le groupe. Le romantisme, le cinéma, le journalisme magnifient les héros auquel chacun pourra s’identifier, de Napoléon à Macron, de Rudolf Valentino à Johnny Halliday. Toute notre culture est tournée vers la défense de l’individu opprimé par la société, la famille, la religion. En faisant exploser des carcans, on a nié l’importance des règles communes, du contrat social. La libération sexuelle et pédagogique de 1968 comportait une part d’utopie communautaire, mais si certains soixante-huitards ont réussi leur retour à la campagne, les communautés de vie, sans règles structurantes, ont sombré dans l’échec et le ridicule.

« Chacun son chemin » est maintenant la devise des vieux soixante-huitards comme des jeunes rappeurs. Payer ses impôts parait une charge inadmissible. Pourquoi serais-je payé autant que mon voisin, un crétin qui ne fait pas grand chose et passe son temps au café ? Pourquoi aider les clochards, ils n’ont qu’à travailler. Pourquoi faudrait il accueillir les pauvres de la planète ? Ils n’ont qu’à développer leur pays, avec tout l’argent qu’on leur donne.  Un patron est-il payé 10000 fois plus que ses employés, il est considéré comme méritant.. et particulièrement courageux quand il en licencie une partie. Faire grève est nuisible : pourquoi une minorité en colère d’hommes exploités, imposerait-elle ses conditions aux patrons et à la majorité servile ?

En se penchant un peu sur cette lente évolution, on découvre que cet individualisme culturel a été promu pour qu’aucun mouvement collectif fort ne puisse renverser la domination des puissants. Le peuple se sentait opprimé par ses rois, aujourd’hui il râle contre ses élus, mais se fait manipuler par la publicité, le sport, l’illusion de l’ascenseur social. Une majorité « silencieuse » et conservatrice vote pour un leader fort, qui le rassure. On se rassure, pour ceux que la morale démange, en se disant qu’on a choisi « le moins pire », alors qu’un système qui élit un seul homme pour gouverner tout un pays n’est pas pleinement démocratique. Vive la dictature qui nous préserve du chaos ! Chacun dans sa coquille, les épreuves passeront sans nous toucher…

A cet individualisme correspond également une individualisation des pays. Chacun s’identifie à une nation, non pas pour glorifier un collectif, mais pour se protéger des étrangers qui viendraient limiter notre prospérité, notre liberté de consommer à tout crin. Individualisme et nationalisme refusent tout partage.

Ne nous soumettons plus, regroupons nous autour des valeurs fondamentales de la liberté, de l’équité et de la solidarité. Acceptons de partager l’espace, le travail  et nos espoirs avec tous les autres.