L’obscurantisme, c’était le terme qu’utilisaient les philosophes des lumière pour qualifier toutes les manipulations mentales de leur époque exercées par les religions, les charlatans ou les tyrans. Le prédicateur invoquait les flammes de l’enfer qui dévoreraient tous ceux qui ne pensait pas comme lui ; le charlatan propose des solutions magiques aux problèmes qu’il faudrait aborder par la science ; le tyran censure ou fait interdire les livres.
La raison a permis, du XVIIème au XIXème siècle, de lutter victorieusement contre les tyrannies. Mais après avoir abattu les rois, d’autres tyrannies, plus insidieuses, mais aussi moins cruelles, se sont mises en place. la raison n’a pas triomphé. Le moins mauvais des systèmes politiques, la démocratie s’est étendue au XXème siècle, sans être jamais assez fort pour être majoritaire, elle régresse nettement au XXIème siècle.
La science a fait d’immenses progrès, ses plus belles réalisations ont été mises au service de la guerre. La raison, qui commande de ne provoquer aucune guerre, n’a pas triomphé.
L’éducation des masses a fait d’immenses progrès au XXème siècle. Elle a permis d’éveiller les consciences. Quand les professeurs ont poussé leurs élèves à développer leur propre pensée en s’appuyant sur celle de ceux qui l’ont précédé, ils ont fait avancer l’humanité. Mais dans tous les pays, une déformation de l’histoire, de la compréhension du monde a été organisée par les nations, pour tenter de démontrer la supériorité de leur pays à ses enfants, en s’appuaynt non pas sur leur raison, mais sur leur orgueil et leur peur. Cette maladie s’est développée comme un cancer en causant le racisme, l’esclavage, les deux guerres mondiales, la plupart des autres guerres.
Les grandes religions ont toutes fait des progrès, à tel ou tel moment de leur histoire, en acceptant les nouvelles idées de la liberté et de la science, en les intégrant aux principaux messages d’amour et de foi. Mais ces progrès ont été combattus par de trop nombreux prêcheurs de haine. Ces derniers, qui ne ont pas appel à l’intelligence, bien au contraire, mais à la jalousie et la haine, ont beaucoup de succès auprès des pauvres et des désespérés.
Au XXIème siècle, on assiste au triomphe… du mensonge. Les puissants de ce monde, les grands et petits dictateurs, les dirigeants des grandes sociétés hypercapitalistes, ont choisi délibérément de tourner le dos à la méthode du discours raisonnable. Leurs discours sont creux, mais leurs propos dans les débats sont violents. Ils utilisent tous les tours qu’ils peuvent pour détourner le travail d’analyse. Ils veulent donner une impression, influencer, sans chercher à convaincre. Internet, qui est une réussite des universités pour communiquer entre eux est devenue une machine à influencer des cerveaux fragiles, au services des puissants, pour pousser les faibles à acheter, à adorer ou à haïr.
La science, la philosophie, qui obligent à de longues études, s’appuient sur de nombreux livres, des démonstrations étayées, des faits vérifiés sont balayées. Les nouvelles sectes pullulent, les représentants autoproclamés des anciennes religions, en particulier les islamistes, se répandent dans les milieux défavorisés pour transformer rapidement des désespérés en fanatiques. Et ces manipulateurs ont de grands moyens, aidés par les pays pétroliers, les hypercapitalistes. Ben Laden, issus d’une famille riche du golfe, a poussé des pauvres à se suicider pour tuer un maximum d’innocents. Vincent Bolloré, qui a fait fortune en trafiquant dans les ports d’Afrique, finance maintenant des medias nationalistes et xénophobes.
Ces manipulateurs se trouvent toujours un ennemi sur lequel ils excitent les faibles d’esprits : les juifs, les arabes, les écologistes… La liste des proscrits est adaptée à chaque contexte. En république centrafricaine, pour mettre la main sur le commerce des diamants, les russes payent à haïr les français des jeunes centrafricains nés bien après la colonisation et la françafrique.
Ce nouvel obscurantisme domine aujourd’hui. Retrouvons pour le combattre l’énergie des lumières de l’esprit.