La souveraineté est un mauvais argument

La souveraineté est invoquée ces derniers temps, par les intellectuels de droite et de gauche pour “défendre nos valeurs” et lutter contre les délocalisations sauvages de l’ultralibéralisme.

Or le concept de souveraineté est celui-ci : les nations font ce qu’elles veulent chez elles, elles n’ont pas à se justifier pour imposer ce qu’elles souhaitent sur le territoire… Ce raisonnement se rapproche de celui de chaque individu, qui souhaite pouvoir faire ce qu’il veut chez lui et se justifie par la liberté fondamentale. Mais comme chaque fois qu’on individualise un collectif, on déforme la vérité et on fausse l’argumentation.

C’est le concept de souveraineté qui a ruiné l’internationalisme : les lois d’un pays ayant plus de poids que les universels droits de l’homme, la paix n’a jamais pu être obtenue par la Société des Nations ou l’Organisation des Nations Unies.

Si les déolocalisations constituent une injustice, si importer des produits de Chine est un mal qu’il faut supprimer, ce n’est pas au nom de la souveraineté de la Frrrance, ou des USA, mais au nom de valeurs universelles : en Chine, comme dans beaucoup d’autres pays pauvres, règne une dictature ; les grandes entreprises y sont dirigées par d’anciens dirigeants du parti communiste au pouvoir, les employés n’y ont pas de droits syndicaux ; la nature y est sacrifiée au développement, même si la tendance s’infléchit un peu, compte tenu des dommages directs des pollutions.

Il faut refuser d’acheter des produits venant de dictature, ou construit sans respect de la nature et de l’équité, qu’ils viennent de Chine, du Brésil ou même d’Europe ! Ce n’est pas facile pour un individu : la plupart des vètements, des ordinateurs, des matériaux viennent de tels pays ; les autres produits sont plus chers. Mais cela doit au moins nous conduire à limiter ces achats et cibler les filières respectueuse de la nature et des droits de l’homme. Cela doit être clarifié dans les principes des démocraties : le protectionnisme et le souverainisme sont des attitudes primaires : il faut échanger avec ses voisins, en particulier tous les produits qu’ils peuvent faire, du fait de la spécificité de leur terroir et de leur culture, et qu’il nous est difficile de réaliser. Ne refusons pas les importations pour des raisons nationalistes, mais pour des raisons universelles.

Les démocraties doivent clairement refuser d’importer des produits fabriqués sans respect des droits de l’homme et de la nature. Ils doivent eux mêmes les produire ou les remplacer. ils doivent également ouvrir leurs frontières aux habitants de ces pays qui souhaitent ne plus vivre en dictature.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *